Madagascar, à l'instar des autres pays d'Afrique, est de plus en plus concerné par la cybersécurité. Cette dernière est devenue un véritable enjeu économique.
Les petites entreprises comme les moyennes et les grandes de la Grande Île sont condamnées à mieux se protéger des cybercriminels qui sont déterminés à infiltrer la société, à voler les données, à prendre le contrôle et à gagner le plus d'argent possible, et ils sont prêts à faire tout ce qu'il faut pour atteindre leur objectif.
La cybersécurité est maintenant le problème de tous. Du responsable de la sécurité des systèmes d'Information (RSSI) au patron d'entreprise. Et de chaque employé à tous les niveaux de l'organisation, de la personne qui effectue les travaux de secrétariat à celle qui est en contact avec les fournisseurs et les clients. D'après Anna Collard, vice-présidente de la stratégie de contenu de KnowBe4 Africa, la protection de l'entreprise, de ses ressources et de son personnel dépend de la compréhension, par tous, des principes de base et de la façon de les appliquer.
" Il sera toujours nécessaire de s'assurer que l'organisation dispose des niveaux de technologie, de politique et de processus de sécurité adéquats ", soutient-elle, " mais il faut également que les niveaux de formation et de compréhension de la sécurité au sein du personnel soient adéquats pour soutenir l'investissement dans la technologie de sécurité. Les entreprises n'accordent toujours pas assez d'attention à la seule vulnérabilité en matière de sécurité qui est toujours ouverte aux attaques, prompte à commettre des erreurs et qui peut accidentellement laisser la porte numérique grande ouverte : les personnes. "
Dans la Grande Île, la transformation digitale évolue rapidement. Les opérateurs économiques comptent beaucoup sur le numérique pour faire évoluer leurs activités. En raison du développement accéléré des nouvelles technologies, la protection des données est ainsi devenue un enjeu économique de taille pour les entreprises mais aussi pour le secteur public.
Faire face aux risques
En avril dernier ont eu lieu d'ailleurs, pour la première fois à Madagascar, les premières assises axées sur la sécurisation des données. Il a été expliqué à cette occasion que le recours aux outils de centralisation de données peut exposer les organisations à des menaces à travers le cyberespace, telles que l'espionnage industriel, les demandes de rançon, les propagandes et attaques terroristes en vue de déstabiliser une société, un aéroport ou un État.
Se protéger est devenu une démarche incontournable. Un grand challenge qui nécessite des techniques poussées. Et comme Madagascar fait partie des pays prisés en matière de délocalisation de services, il est important de mettre en œuvre des solutions optimales permettant de sécuriser les données. Se connecter au monde n'est plus une option mais une obligation, au vu du rôle tenu par la technologie dans toutes les sphères.
Pour les entreprises, cela contribue à optimiser l'efficacité de ses opérations et à assurer sa croissance. Mais elles doivent faire face aux risques inhérents. Pour la société aéroportuaire Ravinala Airports, l'enjeu réside dans l'intégration de l'innovation et la transformation digitale en tant que pilier la stratégie d'entreprise. Selon Julien Coffinier, directeur général de cette firme qui gère les aéroports d'Ivato et de Nosy Be, la priorité est de prendre des mesures de sécurité conçues pour contrôler l'accès et le contenu des comptes et services de messagerie. Principal point de contact avec les clients, ils représentent un grand danger pour la sécurité du réseau des entreprises. L'objectif étant de s'assurer que les pirates informatiques n'utilisent ce moyen pour se procurer des données sensibles ou les utiliser pour abuser les clients en envoyant des messages au nom de l'entreprise.
Notons, par ailleurs, que le cabinet de conseil spécialiste de la transformation numérique appuie actuellement le secteur public malgache, en particulier le ministère du développement numérique, de la transformation digitale, des Postes et Télécommunications, pour effectuer un diagnostic de l'écosystème numérique à Madagascar et aider les organisations concernées à mieux exploiter les avantages du numérique et de la digitalisation, tout en se protégeant.
