Le ministre des Mines et des ressources stratégiques, Olivier Heridrainy Rakotomalala, a fait un premier déplacement dans le Nord, pendant le week end, pour constater de visu la réalité des différents sites aurifères et pour rencontrer les différents acteurs du secteur extractif, miné par des difficultés.
Lors de ce déplacement, il est venu avec une délégation ministérielle. Tout a débuté dans la capitale du Nord, où la délégation a tenu une réunion avec les autorités locales civiles et militaires, conduites par le gouverneur Daodo Arona Marisiky, pour expliquer les démarches suivies par le gouvernement actuel concernant la formalisation du secteur, pour l'atteinte des objectifs visant à la refonte du code minier et la réouverture de l'exportation de l'or qui a été fermée depuis deux ans.
" Cette fois , nous avons choisi la région de Diana car elle a beaucoup de sites aurifères , pourtant la population ne bénéficie pas des retombées de ces ressources minérales " a expliqué le ministre, pour éclaircir sa mission orientée vers la collecte des informations nécessaires à la base. Ceci afin d'éviter le possible retour de la situation antérieure concernant le non-rapatriement des devises étrangères.
L'occasion lui a permis de confirmer que pour réussir , il faudra que tous les acteurs soient formels et la chaîne de valeur, allant de l'exploitation à la commercialisation, doit être prise en compte. Mais, il n'est pas approprié de faire une formalisation à la base, pour se fermer ensuite comme un entonnoir. Par conséquent, la richesse qui ressort du site minier d'une région doit être visible ou traçable.
Pour résoudre la situation actuelle qui handicape le secteur , le numéro un des Mines et des ressources stratégiques a opté pour la perception à la source, relative à l'allocation des quotes-parts (ristourne et redevance) si l'on veut qu'il y ait un retour sur la richesse sortie d'une zone.
Exportation conditionnée
C'est-à-dire que la facture se ferait sur place et les collectivités enlèveraient directement le montant du ristourne , afin d'éviter le retard à la restitution de leur part en provenance du ministère des Finances. À en croire les propos du maire de la commune rurale de Betsiaka Ambilobe, il faut parfois des années pour que sa commune perçoive sa part, allant parfois jusqu'au non paiement jusqu'à la fin d'un mandat.
Olivier Herindrainy Rakotomalala a insisté qu'il n'y aura pas de développement ou de décentralisation émergente dans la région tant que ce système centralisé ne sera pas changé dans le pays.
En raison de la mise en place de l'Agence nationale de l'or en 2016, il a été constaté que l'or exporté atteignait 10 817 kilos. Cela veut dire qu'on peut produire environ dix tonnes d'or par an, si le secteur est formalisé, et qu'il y aura rapatriement de devises étrangères. Ça peut aussi garantir chaque année la balance commerciale, sur le plan macroéconomique.
Mais du côté microéconomie, les collectivités aurifères auront bien une autonomie financière grâce aux ristournes et redevances payées régulièrement ; elles n'auront plus besoin des subventions du pouvoir central. Cependant, le ministre n'a pas exclu la prudence car souvent, certaines communes utilisent la somme perçue pour la dépenser à des choses qui ne sont pas très utiles à la population.
Bref, ce dernier a prôné la vraie décentralisation émergente lors de son périple dans le Nord. Cela ne devrait pas être fait uniquement dans le secteur de l'or, mais aussi dans l'ensemble du secteur extractif. Il est donc temps de formaliser tous les acteurs. Ainsi, ceux qui ne s'y conforment pas pourraient être traduits en justice. Il est triste de voir que nous sommes des producteurs d'or mais que nous n'avons pas de stock d'or. En tout cas, cette visite est donc une sorte d'anticipation du travail à venir lorsque les cadres juridiques seront installés.