Après la mort dimanche soir d'un célèbre journaliste pakistanais, abattu par la police à une quarantaine de kilomètres de Nairobi, Amnesty international réclame une enquête indépendante, tandis que plusieurs titres de la presse kényane s'interrogent sur la version officielle.

" S'agit-il d'une erreur d'identité ou d'un assassinat, suivi d'une tentative de dissimulation ? ". La question est posée à la Une du Standard ce mercredi matin. Dans ses colonnes, le quotidien kényan liste les zones d'ombres des explications données par la police au lendemain de la mort d'Ashrad Sharif.

Le journaliste pakistanais a été tué par balle par la police au Kenya, où il s'était pourtant réfugié. La police évoque un " regrettable incident " et affirme que son véhicule aurait été confondu avec un autre véhicule signalé volé avec un enfant kidnappé à l'intérieur.

Les circonstances de ce drame sont " floues ", estime de son côté Amnesty international dans un communiqué. L'ONG réclame " une enquête indépendante " et cite plusieurs rapports selon lesquels huit à neuf balles auraient été tirées sur le véhicule. Elle s'interroge notamment sur l'emploi d'" une telle force meurtrière " alors qu'un enfant était censé être à l'intérieur. L'ONG souligne également que le commissariat de police qui a signalé le crime " est responsable de plus de la moitié des exécutions extrajudiciaires " recensées au Kenya en 2021.

Il s'agit d'un " meurtre troublant ", dénonce également Reporters sans frontières qui réclame aussi une enquête internationale de l'ONU. " D'autant que ce journaliste venait de quitter son pays pour éviter harcèlement et arrestation ", ajoute l'ONG.