Afrique: Mahamadou Issoufou - "La gouvernance mondiale actuelle fragilise les Etats africains"

Diamniadio — La gouvernance mondiale actuelle fragilise les Etats africains, a déclaré l'ex-président du Niger, Mahamadou Issoufou, mardi, à Diamniadio (ouest), lançant en même temps un appel à la réforme des Nations unies, de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI).

"Nous avons tendance à indexer souvent la gouvernance interne de nos Etats pour analyser la situation de nos pays, mais on oublie souvent qu'il y a également (... ) la gouvernance mondiale, qui, dans sa forme actuelle, fragilise beaucoup les Etats africains", a dit M. Issoufou.

L'ex-président du Niger prenait part à la cérémonie de clôture de la huitième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité (24-25 octobre).

Le système des Nations unies et les institutions nées des accords de Bretton Woods en 1944, la BM et le FMI, "ont été mis en place à un moment où la plupart de nos Etats étaient colonisés", a-t-il rappelé.

"Aujourd'hui, les réalités géopolitiques ne sont plus les mêmes", a ajouté Mahamadou Issoufou, estimant que la gouvernance mondiale actuelle "a des conséquences sur nos Etats".

L'invasion menée en Libye par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, dans les années 2010, et les politiques économiques appliquées aux Etats africains par la BM et le FMI découlent de la gouvernance du monde, selon lui.

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Elles ont "déstabilisé nos économies et fragilisé la sécurité, surtout dans le Sahel", a soutenu M. Issoufou.

"Il est important donc que les revendications africaines relatives (... ) à la révision du Conseil de sécurité de l'ONU et des autres institutions soient prises en compte pour rétablir l'équité et la justice, conformément à la nouvelle configuration mondiale", a-t-il argué.

"La solution [va découler de] la montée en puissance des forces de sécurité [chargées de lutter contre] le terrorisme. Il est important que nos partenaires en soient conscients et fassent de la sécurité une priorité", a ajouté l'ancien dirigeant nigérien.

Son départ du pouvoir dans le respect de la Constitution de son pays - qu'il a dirigé de 2011 à 2021 - lui a valu le Prix Mo Ibrahim. Cette distinction récompense la bonne gouvernance et le leadership démocratique des dirigeants africains.

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