Le flux migratoire vers Mayotte ne faiblit pas, bien que les traversées soient souvent tragiques. La gendarmerie vient de démanteler un réseau de passeurs.
Mayotte, une ile qui fait rêver des Malgaches Chaque année, des migrants traversent la mer dans des conditions inhumaines pour l'atteindre, et s'exposent à de sévères désillusions à leur arrivée.
La Gendarmerie nationale de Nosy Be, qui a travaillé de concert avec le détachement de la Marine et la population locale, vient encore de mettre en échec, lundi vers 21 heures, une tentative d'immigration illégale. D'après les informations fournies par le commandant du groupement, le lieutenant-colonel Jules Tovoson Andriantsiriniaina, la Gendarmerie de la région Diana a interpelé au niveau du village de Cratère, à Dzamandzar, vingt-sept individus dans deux embarcations. Ils s'apprêtaient à franchir illégalement les frontières maritimes pour faire cap sur Mayotte. Ces migrants clandestins sont constitués de treize femmes, six enfants, neuf hommes dont un passeur, trois skippers, deux aides skippers et trois passagers. Une autre personne, considérée comme l'organisateur du voyage, a été aussi arrêtée. Ce qui fait au total vingt-huit personnes impliquées dans cette activité criminelle qui met en danger la vie d'autrui, dans le district de Nosy Be. Ce, malgré la répression menée par la gendarmerie.
Principales causes
L'organisation est aussi en possession de dix cartons de bouteilles de rhum, deux moteurs hors-bord de 40 cv chacun, et de quatre vingt-deux jerricans remplis d'essence. Ce matériel qui serait utilisé dans les opérations collectives de migration irrégulière, a été saisi par les forces de l'ordre. La gendarmerie poursuit l'enquête et elle continue à rechercher d'autres cerveaux de ce transport clandestin avant le défèrement. Plusieurs facteurs sont généralement cités comme étant à l'origine de la migration en général.
En milieu urbain, l'accentuation du sous-emploi, l'accroissement de la pauvreté, la généralisation du chômage, la précarité et la faible rémunération du travail sont des éléments qui renforcent l'émigration. La dégradation généralisée des conditions de vie en milieu rural constitue en soi un facteur répulsif qui pousse la plupart des jeunes à partir. Les migrants clandestins évoquent constamment l'impossibilité de trouver un emploi et l'absence de toute perspective d'insertion professionnelle. Émigrer est pour eux une alternative à la situation que leur offre le pays. Cela devient une quête individuelle et une affirmation de soi. En outre, la famille et la communauté contribuent aussi à l'augmentation des flux migratoires clandestins. Elles agissent en tant qu'acteurs qui peuvent tirer des profits économiques et symboliques du phénomène de la migration. Financer le voyage de leurs enfants à l'étranger, est un investissement pour beaucoup de parents. L'émulation entre voisins amplifie le phénomène.