L'ancien président de l'Assemblée nationale, arrêté mi-septembre avec trois valises remplies de billets, a fait face à la justice, ce mardi 25 octobre. Le tribunal correctionnel de Franceville devait se prononcer sur les accusations de contrebande de marchandise. Mais les juges n'ont pas tranché, renvoyant l'affaire avec une nouvelle charge.
La justice gabonaise a reconnu que Guy Nzouba Ndama n'était pas coupable de contrebande, délit passible de trois mois à un an de prison. Mais au lieu de relaxer l'opposant, les juges ont requalifié les faits en blanchiment d'argent. Ils se sont, par conséquent, déclarés incompétents et ont demandé au juge d'instruction de reprendre les investigations.
" Il y a une gêne. C'est un jugement ambigu. Normalement, si l'infraction d'origine n'est pas retenue, Guy Nzouba Ndama aurait dû être relaxé ", explique l'un de ses avocats, Me Lubin Ntountoum. Le chef de file du parti Les Démocrates a donc décidé de faire appel. " Il reste des zones d'ombre. Nous faisons appel, car il faut clarifier les choses ", précise son autre défenseur, Me Martial Loundou Dibangoyi.
L'enquête à Franceville va donc reprendre, mais dans la confusion, car cette affaire est partagée en deux. En effet, Guy Nzouba Ndama était déjà accusé de blanchiment de capitaux par la cour criminelle spéciale de Libreville. Elle le poursuit également pour entente avec une puissance étrangère, association de malfaiteurs et tentative de corruption.
Ce second volet judiciaire dans la capitale reste donc pour l'instant figé. L'instruction ne commencera pas tant que les juges de Franceville n'auront pas tranché définitivement. Guy Nzouba Ndama n'est pas beaucoup plus avancé. Et il reste toujours assigné à résidence.