Madagascar: Diplomatie - Quid de la deuxième réunion sur les îles éparses

La deuxième manche de la réunion de la commission mixte sur les îles éparses devrait se tenir au début du mois de novembre. Le limogeage du ministre des Affaires étrangères amène des questionnements face à cette échéance.

Les 2 et 3 novembre. Sauf changement, telles sont les dates prévues pour la tenue du deuxième round des négociations au sein de la commission mixte sur les îles éparses. Un rendez-vous qui devrait se tenir à Paris.

À quelques jours de cette échéance cependant, la diplomatie malgache connaît un bouleversement avec le limogeage de Richard Randria-mandrato, désormais ex- ministre des Affaires étrangères. La passation entre ce dernier et celui qui assure l'intérim à ce poste, le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, s'est tenue hier. L'officier général n'aura pas le temps de faire un rodage. Il devra immédiatement être opérationnel et pourrait être dans l'obligation de faire plus que de l'intérim, surtout en vue de l'échéance imminente.

En réponse à la presse, hier, le ministre Rakotonirina a pourtant été relativement évasif sur la date de la deuxième réunion de la commission mixte et sur la composition de l'équipe des négociateurs malgaches. "Nous attendons de connaître la date exacte de cette réunion. Il y a une annonce officielle sur la date et le lieu du rendez-vous. (... ) Pareillement pour les représentants de Madagascar au sein de cette commission mixte", déclare le ministre des Affaires par intérim.

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Même son de cloche du côté de la France. Questionné sur le sujet à l'issue d'une visite de courtoisie au ministre de la Justice, à Faravohitra, lundi, Arnaud Guillois, ambassadeur de France, lui aussi, a entretenu le flou sur la prochaine réunion de la commission mixte sur les îles éparses. "Il y a effectivement un projet de réunion à très brève échéance. Vous en saurez plus très vite", a-t-il indiqué en réponse à la presse.

Échéances

Jusqu'ici donc les sources officielles refusent de donner des indications précises sur la date de la prochaine réunion de la commission mixte sur les îles éparses. Les sources concordantes confirment, cependant, que jusqu'à l'heure, les dates du 2 et 3 novembre pour le deuxième round à Paris restent d'actualité. À moins d'une semaine du rendez-vous, tout reste à faire du côté malgache, visiblement.

Les négociations sur la rétrocession des îles éparses est le plus grand challenge diplomatique de l'administration Rajoelina. La première et dernière réunion de la commission mixte sur le sujet, jusqu'ici, s'est tenue le 18 novembre 2019, au palais d'Andafiavaratra, à Antanana-rivo. Après pratiquement trois ans de stand-by, Mada-gascar qui a le plus à gagner dans ce dossier ne peut rater le coche. Une bévue sera d'autant plus un revers politique non négligeable pour Andry Rajoelina, président de la République, à un an de la prochaine élection présidentielle.

Trouver un créneau pour la tenue de cette rencontre en présentielle, à Paris, après trois ans de parenthèse, principalement à cause de la pandémie de la Covid-19, n'a pas non plus été aisé. Un nouveau contretemps pourrait ne pas être judicieux, surtout pour la partie malgache qui est soumise à des échéances, essentiellement politiques. À la base, le chef de l'État avait posé le défi d'être fixé sur la question des îles éparses avant le 60 ème anniversaire de la fête d'indépendance, le 26 juin 2020. La crise sanitaire lui a, toutefois, offert une rallonge sur le timing de départ.

Le ministre des Affaires étrangères sortant avait indiqué qu'il comptait changer la composition de l'équipe de négociateurs malgaches au sein de la commission mixte. Jusqu'à son éviction du gouvernement, le 18 octobre dernier, la nouvelle team édifiée par Richard Randria-mandrato n'a pas été rendue publique. Face à la presse le 12 septembre, l'ex-chef de la diplomatie malgache a indiqué que cette liste allait être connue sous peu.

Jusqu'ici toutefois, la question reste entière sur ceux qui rejoindront la capitale française la semaine prochaine. À l'issue de la cérémonie de passation de service hier, le ministre Rakotonirina a indiqué que la revendication malgache reste la rétrocession des îles éparses. Durant la première réunion de la commission mixte, Madagascar a affirmé qu'il demande à ce que sa souveraineté sur ces îles soit reconnue officiellement par la France.

S'agissant de son équipe des négociateurs, la Grande île a placé la barre haute en novembre 2019, avec notamment le professeur Raymond Ranjeva, ancien président de l'Académie malgache en tête d'affiche, ou encore, le docteur Djacoba Tehindrazana-rivelo, qui a imposé un style franc et volontaire lors de sa pige au ministère des Affaires étrangères. Il faudra maintenir le niveau pour ne pas faire pâle figure à Paris.

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