La ministre des Affaires étrangères sénégalaise a défendu mardi des solutions élaborées par les Africains pour faire face aux problèmes sécuritaires qui tourmentent les pays africains, notamment l'expansion du jihadisme dans le Sahel.
" Les orientations et les choix stratégiques en matière de sécurité doivent d'abord émaner des Etats africains ", a souligné Aïssata Tall Sall en clôture du 8e Forum international de Dakar sur la sécurité et la paix en Afrique.
" Avant de venir nous dessiner les lignes selon lesquelles nous allons assurer notre sécurité, qu'ils [les puissances étrangères à l'Afrique, NDLR] nous laissent d'abord leur parler de nos propres solutions ", a déclaré Mme Tall Sall.
La veille, le président sénégalais Macky Sall avait plaidé pour une réforme de la gouvernance mondiale et une " mise à jour " de la doctrine des opérations de maintien de la paix " intégrant pleinement la lutte contre le terrorisme ", et " la responsabilité " des Etats africains dans la recherche de solutions.
Mahamadou Issoufou, l'ancien président du Niger, a ensuite pris la parole pour insister sur l'importance de la construction des Etats dans le processus de pacification du continent. " Le défi fondamental, essentiel, c'est le défi institutionnel ", a-t-il dit.
" L'armée comme on le sait c'est la colonne vertébrale de l'Etat ", a-t-il précisé. " Malheureusement ces défis sont survenus à un moment où, en réalité, je peux le dire, on n'a pas d'armées capables de faire face aux menaces. Il faut construire ces armées ".
Il a ensuite appelé la communauté internationale à aider les pays du Sahel, soulignant la responsabilité des Etats occidentaux dans la déstabilisation de la région avec leur intervention militaire en Libye en 2011.
" Ça choque les Africains d'ailleurs de voir les milliards qui pleuvent sur l'Ukraine alors que les regards sont détournés de la situation au Sahel ", a-t-il ajouté, soulignant le contraste avec les difficultés rencontrées pour boucler les quelque 400 millions de dollars de budget de la force conjointe du G5 Sahel.