Angola: PR est optimiste quant à la solution du conflit Rwanda-RDC

interview

Luanda — Le Président de la République, João Lourenço, s'est montré optimiste quant à une solution pacifique au conflit Rwanda-République démocratique du Congo (RDC), dans lequel l'Angola est médiateur.

Dans une interview à la Radio France Internationale (RFI), donnée à Dakar, au Sénégal, le président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) a déclaré que l'optimisme découle de certaines mesures positives déjà prises, vers la résolution du conflit.

"Nous sommes satisfaits et pensons que, dans les plus brefs délais, nous parviendrons à une issue au conflit", a indiqué l'homme d'Etat dans un entretien diffusé ce mercredi sur la page Facebook de la Présidence de la République.

A l'occasion, le Chef de l'Etat angolais a également évoqué les aspects liés à la mise en place des élections locales en Angola.

Voici l'intégralité de l'interview, donnée en marge du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique :

L'Afrique lusophone est l'invitée d'honneur de cette 8e édition du Forum international de Dakar. Pourquoi?

Nous pensons que c'est parce que le sommet de Malabo, qui a eu lieu en mai, m'a placé dans la position de champion de la paix et de la sécurité sur le continent. Puisque le thème principal de ce forum de Dakar est la paix et la sécurité, je pense qu'il est tout à fait logique que le champion de la paix et de la sécurité du continent soit l'invité spécial de cette édition.

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 L'Angola est le médiateur du conflit Rwanda-République démocratique du Congo. Il y avait une réunion cet été à Luanda. Des solutions sont-elles en vue ?

Président João Lourenço : Nous sommes assez optimistes, en général, plus spécifiquement par rapport à ce conflit. Nous avons de nombreuses raisons d'être optimistes, puisque certaines mesures positives ont déjà été prises, vers la résolution du conflit, à savoir, et comme je l'ai mentionné dans la salle, le fait qu'il y ait eu un échange de prisonniers, avec notre médiation. Outre le fait que la réunion de la commission bilatérale ou mixte entre les deux pays ait eu lieu à Luanda ou le fait que les deux chefs d'Etat se soient à nouveau entretenus, du moins par téléphone. Ils se sont entretenus avec une certaine régularité et pas seulement par téléphone, encore aujourd'hui à New York, en marge de l'Assemblée des Nations unies, les deux se sont entretenus en présence du président français Emmanuel Macron. Nous sommes satisfaits et pensons que nous parviendrons dès que possible à la fin du conflit.

Que reste-t-il à faire pour mettre fin au conflit ?

Ce qui reste à faire est, bien sûr, de mettre fin au conflit, mais il reste peu, peu, peu. J'ai décidé d'aller à Kinshasa, à la première occasion, j'ai proposé d'aller à Kigali et, qui sait, nous pourrions finir à Luanda.

Quand cela arrivera-t-il ?

Président João Lourenço : Dès que possible. Nos calendriers étaient conditionnés à cette période électorale, qui est maintenant terminée. Désormais, nous reprendrons ce dossier avec force.

Le Président s'est également exprimé, lors de la dernière question qui lui a été posée sur le panel, à l'ouverture du Forum, sur le conflit qui ravage le Mozambique. Le Mozambique n'était pas présent à ce Forum et vit depuis plusieurs années une situation très problématique...

Président João Lourenço : Oui, absolument. Malheureusement, le Mozambique traverse un mauvais moment et, avec cela, le monde entier souffre, car si le Mozambique était en paix, le monde bénéficierait déjà du gaz produit là-bas, à Cabo Delgado. Il n'était pas présent, mais nous sommes ici pour le représenter.

Le président sénégalais Macky Sall a évoqué le fait qu'il y a une pénurie de céréales à cause du conflit en Ukraine. Le président Macky Sall a rappelé que le prix du pétrole est également en hausse. L'Angola peut-il jouer un rôle important puisqu'il est le deuxième plus grand pays producteur de pétrole en Afrique ?

Président João Lourenço : Oui, nous pouvons jouer un rôle important car nous sommes le deuxième producteur de pétrole du continent africain. Le monde est affligé, pour ainsi dire, du problème de l'énergie. L'Angola peut non seulement contribuer avec des combustibles fossiles, mais nous étudions également avec une entreprise allemande la possibilité de produire de l'hydrogène vert en Angola, qui est une source d'énergie propre et exportable ver l'Europe et à ceux qui en ont besoin.

Heureusement, nous avons d'importants cours d'eau. La production d'énergie en Angola est principalement hydroélectrique, elle est non polluante. C'est une source propre. Nous faisons également d'importants investissements dans le solaire, nous avons commencé dans la province de Benguela, deux parcs importants ont déjà été ouverts. Nous allons faire un investissement beaucoup plus important que celui de Benguela dans le sud de l'Angola, notamment à Namibe, Huíla, Cunene.

Qui souffre tant de la sécheresse...

Absolument. Nous avons déjà sécurisé le financement américain avec la garantie de la banque américaine. C'est un projet qui va bientôt démarrer.

Une dernière question concernant les élections locales. C'est pour quand ?

Dès que des conditions seront réunies. Comme vous le savez, le paquet législatif pour les élections municipales n'est pas terminé. En attendant, je ne peux pas précipiter - si vous me permettez l'expression - de convoquer des élections.

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