Trois mois. C'est le délai donné par le Syndicat des greffiers, au ministère de la Justice, pour concrétiser les engagements pris durant une rencontre, mardi.
Entre-temps, les greffiers suspendent la grève. Une décision prise lors d'une assemblée générale du syndicat, hier.
Selon Alain Michel Randriamaro, président du Syndicat des greffiers, la reprise effective du travail ne se fera que le 2 novembre pour autant. Le temps de laisser ceux qui travaillent en province de rejoindre leur poste, explique-t-il. De prime abord, durant la grève, certains ont quitté leur juridiction d'affectation afin de manifester à Antananarivo. Le syndicat n'empêche cependant pas ceux qui veulent reprendre immédiatement le travail à le faire, ajoute son président.
La décision du Syndicat des greffiers de suspendre la grève découle d'une rencontre avec le ministre de la Justice, à son bureau à Faravohitra, mardi. "Une septième rencontre qui a duré deux heures et demie", comme l'affirme Alain Michel Randriamaro, durant lequel les arguments du garde des sceaux auraient été convaincants. Le membre du gouver-nement aurait assuré ses interlocuteurs de l'appui du ministère dans la mise en œuvre des procédures législatives pour concrétiser leurs revendications.
Privilège statutaire
Une des principales revendications des greffiers syndiqués est la réforme de leur statut. Outre les questions financières, elle comprend aussi la question pour le corps des greffiers de bénéficier du privilège statutaire qu'est la nécessité "d'une autorisation de poursuite préalable", en cas de tourmente judiciaire. Cette réforme statutaire est du domaine de la loi et n'est pas de son ressort, martèle le ministère de la Justice. Le garde des sceaux aurait, néanmoins, assuré aux greffiers qu'il soutiendrait un processus de révision de la loi y afférente.
Après avoir haussé le ton, jusqu'à menacer de suspension de solde les grévistes qui refusent de se plier à la réquisition décrétée la semaine dernière, François Rakotozafy, ministre de la Justice, a donc opté pour la poursuite du dialogue. Une option qui a débouché sur la suspension de la grève. Rendez-vous en janvier donc pour faire le bilan de l'avancée des accords décidés durant la réunion de mardi. D'ici là, la décision de suspendre la grève et non pas d'y mettre fin est une manière de maintenir la pression sur le ministère de la Justice.