L'Express. Il y a un début de polémique : le miel de baobab existe-t-il ?
KB. L'appellation d'un miel est donnée suivant le nectar butiné par l'abeille et selon le type floral. Les études sur le comportement des abeilles ont toujours montré que l'abeille ne butine pas le nectar du baobab, malgré le fait qu'elle récolte les pollens. L'analyse pollinique d'un miel nous permet seulement identifier l'origine ou la provenance d'un miel.
Chaque salon de l'agriculture ou salon du paysannat voit un nombre impressionnant de stands d'apiculteurs. Est-ce une mode ou une réelle opportunité économique ?
L'apiculture est importante par sa valeur économique, c'est une activité génératrice de revenu. : Les États-Unis, L'Allemagne et le Japon, trois pays importateurs mondiaux de miel, comptaient en 2019 une valeur inexploitée de 11.325.000 dollars. Par contre, nous devons faire en sorte de ne pas tomber dans le piège de confondre nos produits avec les miels frelatés chinois qui inondent le marché en tirant le prix vers le bas. Le miel malgache a encore une bonne presse sur le marché international grâce à la richesse de notre biodiversité.
La "nature cinq étoiles" existe-t-elle encore ?
Nous pouvons encore continuer à produire de bons miels, mais la déforestation est désormais réellement alarmante. Le développement de l'apiculture est primordial, aussi bien en sa valeur écologique qu'économique. L'abeille est la parfaite industrieuse, produisant de l'or comestible. Peut-être le nouvel Eldorado pour Madagascar ?
Karlo Borsa est docteur de l'École vétérinaire de Nantes (France), spécialisé en apiculture et pathologie apicole. Distributeur officiel de "Thomas Apiculture" à Madagascar, gérant-propriétaire de Borsa Tantely Madagascar et président de la coopérative A-Mamy.