Dakar — La 11e édition du Forum régional panafricain sur les politiques éducatives s'est ouverte jeudi à Dakar avec l'ambition de mettre en lumière "le rôle et la place de la jeunesse africaine dans l'éducation inclusive, émancipatrice et transformatrice basée sur les droits à l'ère du numérique".
Le Forum est organisé par le Réseau africain de campagne pour l'éducation pour tous (Ancefa) et ses coalitions nationales membres présentes au niveau du continent.
Plusieurs délégations venues d'une vingtaine de pays y participent pour explorer le programme et les approches de transformation de l'éducation dans un contexte régional à travers une sélection d'études de cas nationales.
"La transformation de l'éducation en vue de sortir de la crise sanitaire et de la crise mondiale d'apprentissage doit être menée par les parties prenantes du secteur de l'éducation", a dit le président du Conseil d'administration d'Ancefa à l'ouverture du forum.
La rencontre a pour objectif de "répondre à cette problématique", a ajouté Paul Gnelou, également président du réseau ivoirien pour l'éducation pour tous.
Il a rappelé que les jeunes se sont mobilisés massivement dans les consultations nationales et les différents rendez-vous pour "faire entendre leur voix et participer au débat politique sur la nécessité d'une refondation totale des systèmes éducatifs".
"Des systèmes éducatifs qui ont prouvé leurs limites pour répondre aux aspirations des jeunes pour une formation de qualité, des compétences du 21e siècle, des emplois pérennes et un monde plus juste, plus équitable et durable", a-t-il déploré.
Pour Paul Gnelou, "la crise d'apprentissage en Afrique subsaharienne reste profonde malgré la massification de l'éducation avec seulement deux enfants sur trois qui terminent l'école primaire".
"Les fermetures des écoles et la nécessité d'assurer la continuité de l'apprentissage ont aussi révélé à la face du monde les inégalités criantes entre les pays et au sein d'un même pays", a-t-il estimé.
Il a souligné que pour "plus d'équité et d'égalité et pour le financement de l'éducation, il est important de s'interroger sur la place que la jeunesse africaine va prendre et le rôle qu'elle doit jouer pour une transformation de l'éducation pour construire l'Afrique".
En outre, a-t-il fait valoir, "la fracture numérique caractérisée par les difficultés d'accès et les coûts de connexion élevés ont constitué un frein majeur à la mise en œuvre de mesures de continuité pédagogique et d'apprentissage.
Le forum est un "moment d'échanges et de partage de bonnes connaissances, d'expériences et d'apprentissage pour prendre ce qui est de meilleur dans nos pays et expérimenter d'excellentes pratiques", a déclaré le Directeur exécutif de la Coalition en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep).
Cheikh Bow considère que les jeunes, "des acteurs de changement, devront accompagner les politiques éducatives pour un système qui répond aux besoins de la communauté".
Pour ce faire, a-t-il dit, les différentes présentations, les discussions et les échanges d'expérience permettront de sortir avec des "pistes d'actions claires pour engager une transformation en vue d'une meilleure implication et de la prise en compte de la voix des jeunes dans le plaidoyer et la campagne pour l'éducation en Afrique".
