Dakar — La défense des intérêts de l'Afrique à la 27e conférence internationale des Nations unies sur les changements climatiques sera "difficile", mais avec "une bonne stratégie de négociation", les pays africains peuvent arriver à "des résultats à la hauteur de [leurs] attentes", a assuré, jeudi, à Dakar, le ministre sénégalais de l'Environnement, Alioune Ndoye.
"La tâche qui nous attend à Charm el-Cheikh est difficile, voire complexe. Mais la mise en place d'une bonne stratégie de négociation, articulée aux positions des groupes africain et des PMA (les pays les moins avancés) permettra de sortir de cette COP 27 avec des résultats à la hauteur de nos attentes", a dit M. Ndoye.
Il dirigeait une réunion de préparation de la COP 27, qui se tiendra du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte.
Cette année, le Sénégal va participer à la COP 27 à plusieurs titres, car, assurant maintenant la présidence de l'Union africaine, il va intervenir au nom de l'Afrique, au nom aussi de la conférence des ministres africains chargés de l'Environnement, qu'il préside actuellement, selon Alioune Ndoye.
"La responsabilité de porter les décisions de ces instances (... ) incombe à notre pays", a-t-il souligné.
Il s'agit notamment de la déclaration ministérielle de Dakar du groupe des PMA sur le changement climatique et de la décision de la 18e session ordinaire de la conférence ministérielle africaine sur l'environnement relative à la COP 27, une décision prise en septembre dernier, à Dakar, selon le ministre de l'Environnement.
Ces décisions comportent des "messages clés et des positions (... ) sur les questions stratégiques, qui seront discutées" lors de la COP 27, a-t-il dit.
Elles prennent en compte la question du financement de la lutte contre les changements climatiques, selon le ministre de l'Environnement, qui est également chargé des portefeuilles du Développement durable et de la Transition écologique.
L'engagement avait été pris l'année dernière, lors de la COP 26, à Glasgow (Royaume-Uni), de doubler le financement des programmes d'adaptation aux changements climatiques et d'assurer la transparence de la gestion qui sera faite des financements destinés aux pays en développement, a-t-il rappelé.
Ces pays ont besoin du soutien financier et technologique des pays nantis, a dit Alioune Ndoye.
Les pays pauvres doivent éviter que la crise climatique entraîne un alourdissement de leur endettement, a-t-il prévenu.
A Charm el-Cheikh, la reconnaissance des besoins des pays africains par les pays industrialisés sera une priorité, selon le ministre sénégalais.