L'enseignante bédéiste et peintre Jussie Nsana s'interroge sur le comportement de la jeunesse en mal de valeur et en quête d'identité à tout prix, via les réseaux sociaux et autres outils de communication. " Masembo ou réprimandes ", sa dernière collection de dix toiles, tombe à point nommé, puisqu'elle est une mise en garde envers la jeunesse, une interpellation des parents principalement et des autorités.
Une belle collection de prime abord parce que le thème est loin d'être banal, vu qu'il aborde le sujet de l'adolescence, une période de multiples turbulences pour les enfants qui ne sont pas convenablement accompagnés à la maison, à l'école et lors de activités extrascolaires.
" De plus en plus d'enfants manquent de respect aux aînés, se rebellent quand ils sont réprimandés, ils n'ont aucune limite. Cet excès de zèle peut s'expliquer aussi par le défaitisme des parents qui pensent que l'éducation de leurs enfants doit se faire par les enseignants, et ces enfants ont, pour la plupart du temps, aucune valeur et sont ballottés çà et là par des conseils malveillants de leur entourage, et des films qu'ils regardent à longueur de journées, sans la présence des adultes...Résultat, on a des enfants impolis, peu réceptifs, récalcitrants comme il n'est pas permis et surtout vivent dans une bulle ", a observé Jussie.
"Masembo" est donc la réponse à cette observation et " Réprimandes", une de ses toiles, montre combien ce monde va périr. L'artiste a groupé dans un même cadrage toutes les parties du corps de façon dispersée. Des pieds accrochés à la tête, une main dissimulant une partie du visage, un autre pied hissé au-dessus de la tête, une joue engloutie par un pied... Pourquoi l'artiste assemble-t- elle toutes ces parties du corps dans une même toile ? Pourquoi ce patchwork humain ? Voilà des questions auxquelles on se pose lorsqu'on se trouve devant cette toile.
Des tableaux aux couleurs ternes, qui exhortent à la méditation la plus variée sur l'être humain, sur la vie en général, sur le réel et l'imaginaire, et aussi sur le fait que toutes les parties du corps se valent. Mais attention, rappelle Jussie, " il est cependant important que chaque membre du corps reste à sa place pour permettre à l'homme de marcher selon les normes et ne pas tomber dans l'abus. Pareil pour les enfants, il est capital de leur transmettre dès le bas âge des valeurs et de leur donner des repères pour en faire des adultes responsables, sinon c'est la folie ".
Un véritable imbroglio que l'on retrouve somme toute dans notre société, dans notre continent, dans le monde comme la légalisation de l'inceste en Allemagne, la légalisation de l'homosexualité des mineurs, la tolérance des mineurs transgenres dans certains cercles familiaux et pour couronner le tout, l'éducation sexuelle depuis la maternelle... Ainsi, dans une telle confusion, comment le mineur peut-il trouver ses repères ?
