Au Niger, des organisations de la société civile demandent une enquête indépendante sur les événements de Tamou. Selon le ministère de la Défense, sept terroristes ont été tués lundi 24 octobre près d'un site d'orpaillage clandestin, proche de cette localité du Tillabéry, à l'extrême sud-ouest du pays, vers le Burkina Faso. Les frappes ont fait aussi 24 blessés, emmenés à Niamey pour se faire soigner. Une enquête doit déterminer leurs liens avec les jihadistes. Mais plusieurs organisations de la société civile mettent en cause cette version des faits et parlent de bavure.
Après avoir attaqué un poste de police et des eaux et forêt, la veille, et tué deux policiers, les assaillants ont été pris en chasse par l'armée nigérienne. Une intervention aérienne a permis, selon les autorités de les neutraliser.
Après s'être entrenue avec les blessés soignés à Niamey, l'organisation Tournons la page s'interroge. Selon les témoignages, près de 7 000 orpailleurs travaillaient sur le site de Tamou. Des familles seraient encore à la recherche de leurs proches. Le bilan officiel ne semble donc pas coller avec les récits entendus, nous explique Maïkoul Zodi, coordinateur national de Tournons la page, joint par Gaëlle Laleix de la rédaction Afrique.
" Aux environs de 16h, ils ont vu deux hélicoptères. Après avoir bombardé le site... des hommes au sol ont tiré sur tout ce qui bougeait. A l'hôpital national, nous avons des blessés par brûlures et sur d'autres on voit des traces de balles."
L'association Tournons la page demande une enquête indépendante " pour savoir qui est responsable. Il ne faut plus que nos forces de sécurité et nos partenaires se comportent comme des terroristes ", insiste Maïkoul Zodi.
Sur place, le préfet de Say, Barmini Kaboyé est formel. Le bilan transmis par le ministère de la Défense, n'a pas changé. Sur le terrain, les représentants de la société civile " ne trouveront que sept tombes. Ce n'est pas le site qui a été ciblé, ce sont des teroristes ", assure le préfet. En plus d'une enquête indépendante, plusieurs organisations de la société civile demandent la démission du ministre de la Défense.