Sénégal: Plaidoyer pour plus de ressources dans le secteur de l'éducation

Dakar — Des acteurs de la société civile africaine, membres de coalitions nationales pour la défense de l'éducation publique dans leurs pays, réunis à Dakar ont plaidé pour plus de ressources dans le secteur éducatif.

Ils ont formulé ce plaidoyer à l'occasion du 11éme Forum politique régional sur les politiques éducatives ouvert jeudi dans la capitale sénégalaise à l'initiative du Réseau africain de Campagne pour l'éducation pour tous (ANCEFA en anglais.

"L'éducation doit être un engagement des gouvernements qui doivent investir plus de ressources de la maternelle au supérieur et dans les technologies pour créer un environnement d'apprentissage favorable à tous", a souligné Ochola Wayaga, président de la coalition nationale pour l'éducation pour tous (TENMET) en Tanzanie.

Partageant vendredi, au second jour des travaux du Forum, les conclusions de la 2éme Conférence internationale sur la qualité de l'éducation tenue dans son pays, il a relevé la nécessité pour les Etats africains "d'investir plus dans l'apprentissage maternelle, les compétences pour les enseignants, le matériel pédagogique, les conditions d'apprentissage et l'environnement scolaire entre autres".

"L'Afrique subsaharienne ne fait pas de bons points pour l'investissement. Seul le Cap Vert est assez avancé sur le développement de la petite enfance pour préparer les jeunes à acquérir de compétences pour développer leurs connaissances, leur esprit critique, trouver de l'emploi ou entreprendre, avoir le leadership", a relevé Ochola Wayoga.

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Il s'agit, selon lui, pour les décideurs africains "d'investir encore plus pour résorber les conséquences dues à la crise sanitaire en repensant le rôle de l'éducation à des moments clés de la transformation mondiale".

Pour le Tanzanien, "il faut un engagement plus fort pour créer un environnement d'apprentissage favorable à tous en prenant en compte les besoins des enseignants et des apprenants".

Toutefois, il a estimé que "l'éducation ne doit pas être un outil pour exacerber les inégalités mais plutôt un catalyseur pour un développement équitable et harmonieux au service des communautés".

Président de la Coalition d'organisations pour une éducation de qualité au Malwi, Benedicto Kondoue s'est fait l'écho de la Conférence des ministres de l'Education d'Afrique centrale, en juin, plaidant pour "plus de ressources allouées à l'éducation dans les budgets nationaux".

Sur la mobilisation des ressources et d'autres aspects du développement de l'éducation, il a souligné la nécessité de "promouvoir le partage de bonnes pratiques avec les autres coalitions en la matière sur l'avenir de l'éducation au niveau du continent".

"Les organisations de la société civile doivent être mieux impliquées dans la définition des politiques éducatives pour influencer le changement et arriver à une éducation inclusive, transformatrice et adaptée aux besoins des communautés", a-t-il déclaré.

L'idée est de "partager les bonnes informations à travers l'Afrique, accélérer les actions, exploiter le potentiel des jeunes pour une politique éducative en phase avec les attentes du continent", a souligné le délégué de la Malawi au Forum.

L'Education en Afrique, a-t-il ajouté, doit "mettre plus l'accent sur la recherche, le financement, le consensus sur les langues nationales à inclure dans l'éducation, l'intégration culturelle et la participation du secteur privé".

Pour le Directeur exécutif de la Coalition des organisations de la société civile pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) au Sénégal, "l'environnement des apprentissages devrait être une préoccupation". Or, "dans nos pays tout le budget de l'éducation est presque essentiellement consacré au fonctionnement en laissant en rade l'investissement", a déploré Cheikh Mbow.

Selon lui, "il faut investir plus pour prendre en charge l'environnement de l'école parce que le lien est établi entre l'environnement et les performances des apprenants".

Les écoles doivent être clôturées pour mettre les enfants dans des conditions d'apprentissage minimales qui leur permettent d'être plus performants, a ajouté M. Mbow.

Pour le Directeur exécutif de la Cosydep, "la question des toilettes, la disponibilité en eau, restent essentielle en plus de tout ce qui est lié aux abris provisoires qui ne permettent d'avoir de la qualité".

Le forum de deux jours est organisé par le Réseau africain de Campagne pour l'éducation pour tous (ANCEFA en anglais). Une trentaine de délégués venus de plusieurs pays du continent y prennent part.

La rencontre qui prend fin ce vendredi porte sur le thème "Le rôle et la place de la jeunesse africaine dans l'éducation inclusive, émancipatrice transformatrice basée sur les droits à l'ère du numérique".

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