Congo-Kinshasa: Repenser le système économique en RDC

L'un des problèmes majeurs dans le développement socio-économique de la RDC, c'est l'absence d'un système économique de créativité nationale et de prospérité endogène pour penser la richesse de la nation en termes d'Etat-nation et non pas en termes de tribu ou de parti politique au pouvoir.

Cela devrait permettre d'inscrire notre système économique dans la perspective d'une jouissance communautaire et solidaire pour la nation congolaise toute entière et non pour certains individus qui se connaissent bien et partagent entre eux les gâteaux à chaque occasion. Donc, les ressources naturelles et minières bénéficieraient à toutes les couches de la nation congolaise à travers une politique économique de réconciliation, du bonheur partagé et de cohésion nationale.

Alors que la conscience du peuple congolais comme communauté unie face aux mêmes problèmes sécuritaires, politiques, sociaux, économiques et aux mêmes attaques géopolitiques et géostratégiques de l'oligarchie occidentale et néocoloniale, la RDC est aujourd'hui écrasée complètement par la logique économique néolibérale de l'Occident, les secteurs stratégiques de l'économie congolaise sont pris en otage par les entreprises néolibérales occidentales et américaines. Pendant ce temps, la Chine s'est déjà imposée aussi avec ses propres tactiques pour trouver son morceau à la viande d'éléphant.

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L'affaiblissement de notre patriotisme économique, financier et fiscal fait de nous des vaches laitières en faveur des industriels étrangers.

C'est très dangereux pour l'avenir de la nation, en regardant ce qui se passe dans le secteur de banque en RDC, dans le secteur des entreprises commerciales, dans le secteur minier et de télécommunication, c'est sont les investisseurs étrangers qui sont privilégiés et protégés au détriment des investisseurs nationaux congolais.

Derrière chaque entreprise chinoise dans en Afrique et en RDC en particulier, il y a le soutien total du gouvernement chinois, cependant certains politiciens congolais et quelques militaires hauts gradés de la FARDC sont entrain dans cette politique nuisible de protéger les intérêts des entreprises chinoises en RDC au détriment des aspirations de la population congolaise. Cfr le journaliste Alain Foka dans ans le documentaire sur l'affaire de l'exploitation minière illicite à Kamituga au Sud-Kivu.

La majorité des ministres et les DG des institutions publiques en RDC continuent à nourrir ce système économique de prédation et de jouissance égoïste en détournant les fonds du trésor public à travers des pratiques et approches Politiques et économiques de mort et de paupérisation de masse. (Cfr les rapports de l'IGF en 2020-2022).

Il est difficile d'améliorer les conditions de vie de la population ordinaire congolaise avec ces comportements économiquement malsains dont la plupart hauts cadres du gouvernement congolais ont fait de la gestion publique un espace d'enrichissement illicite et familiale.

La justice congolaise joue le jeu en créant des scénarios dans les procès, dans plusieurs cas seul le coupable trouver la liberté provisoire après quelques mois de prison et mais le fonds public détourner reste dans une Voie inconnue.

En RDC, depuis le régime de Mobutu, les institutions publiques à caractère nationale ne sont nationale que par le nom, elles sont gérées en terme de tribu, de ressortissants de telle province et les stratégies institutionnelles mise en place depuis les décennies favoriser plus les faibles à entrain dans l'administration publique via le parrainage des partis politiques sans aucun sens congolais.

Ce sont ces partis Politiques sans boussole, ni patriotisme économique qui appauvrissent les citoyens en animant un esprit et une mentalité esclavagiste chez les congolais et congolaises de génération en génération.

En observant les théâtres socio-économiques dans nos gouvernements nationaux depuis 1965 jusqu'à nos jours, il faut relativiser le fait que la RDC ne soit pas programmée pour son développement économique et social.

Faute de discipline et objectivité pratique dans la mobilisation des recettes publiques, par manque de rigueur, d'ordre et d'honnêteté fiscale et administrative, la RDC fait partie aujourd'hui des pays africains économiquement impuissants, malgré le scandale géologique.

La corruption, la culture administrative de détournement exagéré dans les établissements de l'Etat, l'impunité institutionnalisée et l'injustice socio-économique chronique a fait de la RDC un terroir où tous les escrocs occidentaux et américains trouvent refuge pour faire leur business.

Jusqu'à maintenant dans nos instances supérieures de l'Etat congolais, il n'existe pas des stratégies rationnelles et concrètes pour industrialiser l'agriculture et élevage en RDC, pas des projets économiques et sociaux visibles au niveau provincial et local, il n'y a pas de stratégies économiques réalistes pour financer les projets des jeunes et femmes dans les villes et villages, dans la plupart des cas c'est sont les tâtonnements juste pour piller les fonds de l'Etat (Cfr. le grand programme 5 chantiers, Bukanga-Lonzo, programme de 100 jours).

Aucune conscience politique et économique congolaise dans la gestion quotidienne de la chose publique chez la plupart des politiciens congolais malgré les bons mots dans leur discours et meetings populaires.

Aujourd'hui, la RDC continue à survivre grâce aux aides de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, mais l'élite économique congolaise n'arrive pas à mettre en place une révolution concrète pour changer le paradigme économique de la nation.

Tout ce que le gouvernement réaliser en RDC comme projet macroéconomique c'est sont des projets et programmes conçus, planifier et financer en grande partie par les institutions de Breton Woods et par l'Union Européenne.

A ce niveau, malgré les financements Macro, rien de développement que nous pouvons espérer dans des telles stratégies.

Car, c'est de l'aide aux dettes et cela nous amène à faire du Congo-RDC, un pays chroniquement sous-développé et plus endetté.

En même temps, le secteur minier congolais continu à fonctionner dans une politique extravertie donc, d'alimenter les industries étrangères et à croître la prospérité économique des autres.

Sur le plan social, c'est en RDC où nous avons des villes et villages sans communication, sans routes goudronnées, des villages sans vie, sans eau potables et sécurité civile.

C'est en RDC où nous avons des terres arabes, des lacs poissonneux, cependant, les conditions de vie restent un mystère. Car, la majorité de la population s'en provisionner des denrées alimentaires venant des pays voisins.

Les élites économiques congolaises sont en grande partie assises sur la natte des autres comme disait le prof Joseph Ki-Zerbo, cette élite économique fait le boulot des nègres de maison.

Rêver un Congo riche et émergent dans un tel système économique c'est croire à un père Noël qui enchanterait l'imaginaire congolais sans jamais venir dans la réalité concrète pour libérer l'énergie créatrice de la population congolaise.

Pour ce faire, la population congolaise dans son ensemble doit, une fois de plus, s'unir au niveau local, national et international à travers des actions économiques et politiques en grande envergure pour mettre fin à ce système économique de mafia et d'infatilisation chronique des congolais.

C'est en faisant des telles révolutions économiques et sociales qu'une nouvelle conscience verra le jour.

il faut impérativement changer le programme des cours et d'enseignement dans la faculté de l'économie et gestion et dans le domaine des sciences commerciales pour avoir une nouvelle génération d'élites capables de repenser l'imaginaire collectif et individuel de congolais.

Il faut que nous arrivions à miser sur les ressources naturelles et minières du pays en créant des nouvelles approches économiques de solidarité et de cohésion sociale.

Forger petit à petit un système de mobilisation de la jeunesse à travers des grands colloques, des formations accélérées, des nouveaux mouvements des jeunes, avec une nouvelle philosophie des organisations de la société civile, des ASBL et des partis politiques pour construire une autre sociologie économique de la jeunesse congolaise face à l'économie de prédation et à ces hommes politiques féroces.

Eduquer une nouvelle génération capable de résister aux influences néolibérales et aux nassDonces politiques de ces femmes et hommes politiques sans foi, ni patriotisme économique.

Nous devons savoir que nous vivons dans des périodes économiquement néolibéraliser où les riches développés les mécanismes d'asservissement pour continuer à exploiter les pauvres en servent en même temps de ces derniers.

Voilà les causes profondes de guerre par procuration en Ukraine où l'oligarchie américaine se sert de l'Ukraine pour assoir sa vision du monde et déstabiliser, à tout prix, la Russie.

C'est cela même les causes profondes des guerres par procuration à l'Est du Congo et des crimes contre l'humanité en RDC où oligarchie occidentale et américaine ont investi depuis le début des années 90 et continue à investir derrière le pouvoir de Kigali et de Kampala pour déstabiliser l'Est de la RDC en exploitant cruellement les matières premières dans le grand Kivu, en créant et en finançant les mouvements terroristes, comme M23 et autres mouvements rebelles nationaux et étrangers.

C'est pourquoi, le peuple congolais devrait ouvrir grandement les yeux et être une fois de plus debout en multipliant des efforts pour ne pas être des simples observateurs devant les massacres permanents de la population congolaise qui s'opère en Ituri, au Nord et Sud-Kivu jour, après jour pendant plus de deux décennies, sans même les moindres efforts de la soit-disante communauté internationale et de l'Union Européenne.

C'est aux congolais d'esprit et du corps de toute les souches et régions de mettre fin au tribalisme Politique et économique qui freine le processus d'émergence et de la bonne gouvernance économique en RDC.

Il est difficile de développer une nation où les individus, les partis politiques, les institutions publiques sont manager en terme de tribus et de province d'origine.

Le vrai problème économique congolais, c'est d'abord ce manque d'une éducation patriotique et une conscience économique pratique.

A ce stade, la priorité serait de reconstruction une nouvelle nation congolaise sur base d'éthique et des valeurs économiques, Politiques, culturelles et sociales en vue d'espérer à un changement global significatif.

C'est aux élites intellectuelles et économiques de bonne foi de s'unir pour sortir la RDC du paradigme économique de défaite, de zombification et de prospérité extérieure, en créant de nouvelles approches et pratiques pour une économie nationale de coopération communautaire et de satisfaction concrète des besoins ressentis du peuple congolais.

*Chercheur, spécialiste en développement communautaire et expert consultant en gestion des projets

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