Congo-Brazzaville: Appel du général de Gaulle à Brazzaville - Belinda Ayessa préside le 82e anniversaire à Verquin

Sous la présidence de Belinda Ayessa, directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-De-Brazza, s'est tenue, le 27 octobre au cimetière de Verquin, devant la stèle dédiée au sacrifice des soldats africains et représentant le général De Gaulle passant en revue les troupes africaines à Brazzaville en 1940, la cérémonie mémorielle marquant le "82e anniversaire de l'appel du général de Gaulle à Brazzaville" .

Pour commémorer la journée, le maire de Verquin, Thierry Tassez, s'est entouré d'hôtes de marque parmi lesquels les autorités françaises, portugaises et congolaises représentées par Jean-Félix Mokiémo, ministre conseiller de l'ambassade du Congo en France.

Au perpétuel questionnement " Pourquoi la stèle et pourquoi à Verquin ? ", le maire demeure constant : " La réponse ne change jamais ". Et de se justifier : " Nous avons, en tant que municipalité, notre feuille de route ". Il a précisé que celle-ci a pour base plus de liberté, plus d'égalité, plus de fraternité, en y ajoutant la bataille de la solidarité et celle de la laïcité. " C'est une feuille de route républicaine claire, incluant, évidemment, le devoir de mémoire ou plutôt, ici, le travail de mémoire ", a précisé le maire.

Thierry Tassez s'est insurgé face à l'oubli historique de l'appel de Brazzaville, en comparaison de celui du 18 juin à partir de Londres. Et pourtant, du temps de l'Empire colonial, c'est de Brazzaville que le général De Gaulle avait pu lancer son offensive permettant de commencer à combattre les troupes nazies.

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Pour ceux qui ont un peu travaillé sur l'histoire, ils savent que Brazzaville c'est également le " serment de Koufra " avec le colonel Leclerc et ses troupes, promettant de ne déposer les armes qu'après la libération de Strasbourg. C'est la prière du parachutiste André Zirnheld et enfin, c'est la première école des sous-officiers et officiers de la France libre avec Brazzaville, capitale de la France libre durant deux ans. Et puis d'évoquer le souvenir de tout ce sang africain qui, à l'époque, était du sang français ayant coulé " pour qu'aujourd'hui nous puissions être libres ".

Dans son allocution, un rappel pour confier que, durant son mandat, il travaille en adéquation avec son équipe municipale en vue de réitérer l'esprit de liberté de l'appel du 27 octobre 1940 afin de ne pas oublier. C'est à ce titre qu'il avait conduit une délégation à laquelle s'était rajouté Brice Arsène Mankou, pour présenter ce travail de mémoire au chef de l'Etat congolais, Denis Sassou N'Guesso, en juillet de l'année dernière.

Belinda Ayessa a effectué le déplacement hautement symbolique à Verquin pour percevoir à nouveau l'écho de la voix du général de Gaulle huit décennies plus tard. Très honorée de pouvoir présider cette cérémonie, elle a souligné combien la ville de Verquin s'inscrit désormais dans le cadre de la conservation de la mémoire en ce qui concerne la tranche de l'histoire de la France et de l'Afrique du milieu du 20e siècle.

De cette ville, l'occasion lui a été permise de rappeler les propos du président de la République Denis Sassou N'Guesso lors du 80e anniversaire de cet appel, à savoir " Rétablir la réalité de l'épopée de la Seconde Guerre mondiale avec ce que fut la contribution de l'Afrique ".

Pour cette contribution, " au nom de la France, un certain nombre d'Africains ont payé de leur sang ", a rappelé la directrice du mémorial Pierre-Savorgnan-De- Brazza. " L'impérieuse nécessité de leur rendre hommage ici est un message adressé à la France pour qu'elle prenne la réelle mesure de l'implication des soldats africains dans les luttes contre toutes les formes de domination ", a-t-elle ajouté.

Concluant son propos, Belinda Ayessa a émis le voeu de voir s'intensifier l'écho du 27 octobre au point de se transformer en hymne de l'amitié entre les peuples, en l'occurrence, entre les peuples français et congolais.

Ils ont dit

Jean-Félix Mokiémo, ministre conseiller de l'ambassade du Congo en France

" Dans le cadre de l'histoire commune entre le Congo et la France, un lieu de mémoire resituant l'importance de l'Afrique lors de la libération de l'Europe est synonyme de raffermissement des liens entre les peuples. Ce genre de célébration permet de dire à ceux qui ne le savent pas, que ces liens entre l'Afrique et l'Europe ne datent pas d'aujourd'hui. Ici, à Verquin, le Congo a une portion de terre. J'espère que nous continuerons à venir célébrer cette journée pour que la mémoire demeure vivante afin que nos deux pays puissent travailler ensemble pour faire face à l'oubli".

Anatole Guy Elenga, président Fédération PCT France-Europe

"Féru d'histoire, j'ai été heureux d'avoir vécu ce moment à la fois patriotique et émouvant. A travers les différentes prises de parole, cela a ravivé en moi des souvenirs tristes pour nos compatriotes qui ont payé de leur sang pour la libération de la France. Je mesure combien le Congo a été le fer de lance dans ce pan de l'histoire, une histoire qui mérite d'être connue, ici en France et là-bas au Congo".

Roseline Morelli, présidente des Amis d'Auguste

"En tant que présidente d'une association de la société civile qui prône le vivre ensemble, je suis fière de revenir à Verquin voir cette stèle, érigée comme l'expression de l'unité et de la fraternité entre les peuples de notre époque."

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