Des champs de rizières sont abandonnés par des paysans à Ambilobe. " Des superficies de champs sont ensablées, à cause des érosions sur la Haute Mahavavy ", lance Paul Michel, chef fokontany à Ambalakaty, dans le district d'Ambilobe. La Haute Mahavavy a été rasée. " Dans notre enfance, ces collines ont été couvertes de forêts. Mais elles ont été, soit exploitées pour la production de charbon, soit rasées par les feux ", enchaîne-t-il.
Conscients du danger de cette déforestation, des paysans se sont lancés dans la restauration de la Haute Mahavavy, une initiative née du projet Afafi/Nord-AF, une antenne du Programme de Protection et exploitation durable des ressources naturelles à Madagascar (PAGE2/GIZ), à Ambilobe, cofinancé par l'Union Européenne et le ministère Fédéral de la Coopération économique et du Dévelop-pement (BMZ). L'objectif est de reboiser 3 000 hectares de superficie. Arsène Jao Roger, un habitant de la Haute Mahavavy, a planté près de soixante-dix jeunes plants d'anacardiers, sur les superficies à reboiser. " C'est à la fois une action antiérosive et une action économique ", lance Mahery Ranaivoma-nana, responsable d'un composant du projet Afafi/ Nord-AF. Depuis ces reboisements antiérosifs, l'ensablement aurait diminué, et la quantité de riz récoltée commencerait à augmenter.
Ces paysans à Ambalakaty ne sont qu'à leur début. Ils comptent augmenter les jeunes plants d'anacardiers, pour augmenter leurs productions, plus tard. Pour le moment, ils n'ont pas encore de rente, car l'anacardier n'est rentable qu' à partir de 3 ans, après sa mise en terre. Ces paysans ont bénéficié de formation sur la technique améliorée de la plantation de l'ana-cardier, pour obtenir une bonne production, et donc, un bon revenu de la filière noix de cajou, plus tard.