Sénégal: Supposée acquisition illégale d'armes par le ministère de l'environnement - Le gouvernement livre ses vérités

28 Octobre 2022

Le ministère de l'Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique est accusé d'avoir passé une commande nébuleuse d'armes. Dans un communiqué publié hier, jeudi 27 octobre, le porte-parole du gouvernement dément et précise, dans la note, que la procédure a été bien conforme aux règles édictées dans la passation de marché de ce genre.

Le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, dans un communiqué publié hier, jeudi 27 octobre, affirme que, "le contrat dont il est question a été passé conformément à la règlementation en vigueur. Il a été approuvé par les services compétents de l'Etat, sous le sceau du "Secret Défense", conformément aux dispositions du décret 2020-876 du 25 mars 2020 complétant l'article 3 du décret 2014-1212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics, modifié par le décret 2020-22 du 7 janvier 2020 qui exclut du champ d'application du Code des marchés publics les travaux, fournitures, prestation de services et équipements réalisés pour La Défense et la Sécurité du Sénégal et classé "Secret Défense", qui sont incompatibles avec les mesures de publicité exigées par le Code des marchés publics".

A ce titre, signale, Abdou Karim Fofana, "les marchés estampillés "Secret Défense" sont passés en principe par procédure d'entente directe qui est une voie dérogatoire au principe de l'Appel d'offres qui ne permet pas de préserver le caractère confidentiel qui s'attache à la politique d'équipement de nos Forces de défense et de sécurité".

%

Dans la note toujours le gouvernement tient à préciser que le ministère de l'Environnement est "fondé à passer des contrats d'armement au profit des Directions en charge des Eaux, Forêts, Chasses, Conservation des Sols et Parcs nationaux qui sont assimilés aux Forces de sécurité et de défense, conformément au décret n°2021-563 du 10 mai 2021".

A cet effet, poursuit la source, "le gouvernement du Sénégal voudrait rappeler que le contexte géopolitique marqué par le développement des mouvements terroristes et le trafic illicite de bois impose une réorganisation de notre dispositif sécuritaire avec des équipements de qualité pour le rendre beaucoup plus opérationnel en termes de capacité d'intervention et de riposte le long des axes frontaliers et des zones stratégiques".

Enfin, Abdou Karim Fofana d'affirmer que, "le gouvernement du Sénégal réitère sa ferme volonté d'une gouvernance des ressources publiques marquée du sceau de la transparence et de reddition des comptes. A ce titre, aucune entorse aux procédures régulières de passation de marché ne saurait être tolérée pour les autorités contractantes".

Pour rappel, le quotidien Libération a fait la révélation selon laquelle l'ancien ministre de l'Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, l'ancien ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, et un Israélien proche du président Macky Sall seraient impliqués dans une commande d'armes.

La transaction faite avec un Nigérien, Aboubacar Hima, plus connu sous le nom de Petit Boudé, un "trafiquant vivement recherché par la justice de son pays", n'est pas entourée de toutes les garanties. Le quotidien annonce que le Sénégal aurait acheté des armes de guerre d'une valeur de 45,3 milliards FCFA auprès de Petit Boudé. Ce contrat n'a pas fait l'objet d'une procédure d'Appel d'offres et n'a pas été publié en raison de la loi sénégalaise sur le "Secret Défense".

Selon toujours le journal, l'Occrp (Organized Crime and Corruption Reporting Project), en partenariat avec le journal israélien Haaretz, a obtenu une copie du document. Il a été décelé certaines irrégularités du contrat dont le prix a été surévalué. La commande a été faite par le ministère de l'Environnement au début de l'année 2022. L'affaire est partie d'une publication de l'Occrp (Organized Crime and Corruption Reporting Project) qui, en partenariat avec le journal israélien Haaretz, a obtenu une copie du document établissant la transaction.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.