Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé une réforme de la loi régissant la protection des lanceurs d'alerte. " Nous avons une dette envers eux ", a déclaré le président Cyril Ramaphosa au moment de présenter ses conclusions sur le rapport anti-corruption de la commission Zondo qui a enquêté sur le détournement des institutions publiques sous l'ancien président Jacob Zuma. Son travail a été facilité par les témoignages de plusieurs lanceurs d'alerte, aujourd'hui menacés, exilés, ou sans emploi.
Pour le moment, les lanceurs d'alerte s'estiment abandonnés.
Cynthia Stimpel est abondamment citée dans le rapport anti-corruption de la commission Zondo. Pour avoir témoigné sur les dérives financières de la compagnie aérienne publique, elle en a subi les conséquences : " J'ai lancé l'alerte en 2016 et à l'époque j'ai reçu des menaces. On a pensé déménager à l'étranger, mais ça n'enlève pas totalement les risques de sécurité pour la vie d'un lanceur l'alerte. "
Avec d'autres camarades, Cynthia Stimpel a ouvert La Maison des lanceurs d'alerte, The Whistleblower House, en février dernier.
Cette nouvelle organisation fournit une assistance aux personnes dans son cas et milite pour améliorer leur protection. " Les lanceurs d'alerte doivent être protégés immédiatement. Ils ne doivent pas perdre leur travail. On vous poursuit sur la base du Code du travail et vous finissez par devoir vous défendre tout seul. La priorité pour le président est de mettre un terme à la victimisation des lanceurs d'alertes et aux représailles qu'ils subissent de la part des organisations. "
Cynthia Stimpel se félicite de la prise de parole du président Ramaphosa sur le sujet. Elle demande à être associée à la réforme de la loi protégeant les témoins qui doit être présentée le 13 avril 2023. Aide financière, soutien psychologique, réinsertion... les dossiers sont nombreux.