Congo-Brazzaville: Atteintes à la liberté de la presse - Deux radios suspendues à Lodja

L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) a exprimé sa stupéfaction, après la suspension de Radiotélévision Losanganya (RTL) et de Radio-télé Grand Tam-tam Sankuru (RTGTS), stations privées de radio émettant à Lodja, dans la province de Sankuru.

La RTL et la RTGTS appartiennent respectivement, selon Olpa, à deux élus de Lodja, notamment Lambert Mende Omalanga et Jean-Charles Okoto Lolakombe. Elles ont été suspendues le 25 octobre par l'administrateur du territoire de Lodja, Bono Emakitshi, lors d'une réunion de sécurité. " Il accuse ces médias de manque d'éthique et de déontologie journalistique, de menace d'attentat réciproque et d'incitation à la haine ", a indiqué l'Olpa dans son communiqué du 27 octobre.

Il indique, par ailleurs, que ces accusations sont consécutives à la diffusion des émissions spéciales au cours desquelles les journalistes se sont livrés à des invectives peu après la diffusion, le 24 octobre, d'une conférence de presse de Jean-Charles Okoto sur RTGTS. " Ce dernier a évoqué le conflit qui l'oppose à Lambert Mende, qu'il a traité de non originaire de Lodja ", a expliqué cette association. L'Olpa a ajouté que le responsable local du parti politique Convention des Congolais unis, proche de Lambert Mende, Joseph Omba Nyamulolo, a lui aussi été invité à une émission spéciale sur RTL animée par Léon Pamodima, pour démentir les propos tenus par Jean-Charles Okoto.

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Déplorant la suspension de ces deux médias à durée indéterminée, l'Olpa appelle, néanmoins, les journalistes de cette cité à plus de responsabilité dans l'exercice de leur métier. Les sièges de ces radios, précisons-le, ont été assiégés par la police, le 26 octobre, pour faire respecter la décision de suspension de l'administrateur du territoire prise au cours de la réunion de sécurité qui n'a duré que quinze minutes.

Un journaliste agressé à Bukavu

Olpa exige, en outre, une enquête après l'agression brutale d'Albert Cinyabuguma, directeur de Radio communautaire Kalinga (RCK), station émettant à Idjwi, territoire situé à 50 km de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Selon lui, le journaliste a été pris à partie, le 24 octobre vers 20h (heure locale), à la résidence de Mwami Ntambuka, à Bukavu, par un groupe de jeunes de la chefferie Ntambuka. " C'était au moment où le journaliste tentait de rencontrer le chef Ntambuka. Ses assaillants l'ont accusé de diffuser régulièrement sur les antennes de RCK des informations sur une mauvaise gouvernance de la chefferie Ntambuka ainsi que de soutenir ouvertement les actions du député national élu de la circonscription électorale d'Idjwi, Prosper Akili Miruho ", a expliqué Olpa.

Notant que le journaliste s'en était sorti avec des lésions corporelles et qu'il s'était rendu dans un centre de santé pour des soins appropriés, Olpa, qui a condamné cette agression injustifiée d'un journaliste, a estimé que ceci constitue une atteinte à la liberté de la presse garantie par la loi congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme. Il appelle, par conséquent, à une enquête sérieuse pour que les auteurs de cette agression soient sanctionnés conformément à la loi.

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