Vingt ans après son dernier concert à l'Institut français de Dakar, l'Ucas Band de Sédhiou fait, ce samedi 29 octobre, un retour très attendu sur la scène musicale.
Un lieu et une affiche qui suscitent un grand engouement chez les fans et nostalgiques qui auront une occasion de revoir à l'œuvre leurs idoles et de découvrir les nouveaux visages du mythique groupe.
Grand évènement ce soir à l'Institut français de Dakar, avec le grand retour de l'Ucas Band de Sédhiou sur la scène. Le mythique orchestre qui a connu une notoriété nationale, africaine et même mondiale, animera un concert, à partir de 20h30. Ces retrouvailles très attendues avec le public du théâtre de verdure s'annoncent volcaniques. Un jour historique donc pour les nombreux fans qui ont une opportunité de vivre en osmose avec leur groupe mythique qui, depuis sa création en octobre 1959, a toujours véhiculé la culture casamançaise et mandingue à travers les rythmes et sonorités propres à la région.
En prélude à l'évènement, un point de presse a été organisé, hier, à l'Institut français. Ce grand retour est le résultat du projet monté par le groupe Guis Guis Bou Bess de Dakar, sur une initiative de l'Association Kaani en partenariat avec le Centre culturel régional de Sédhiou et financé par l'Institut français. Tout est parti d'une mission à Sédhiou conduite par Camille Seck de l'Association Kaani, pour aller à la découverte de l'Ucas.
Il s'en est suivi une résidence de deux semaines avec le groupe qui a permis de visiter une partie de leur répertoire, de réenregistrer une partie avec eux. Un documentaire a également été initié et est toujours en cours pour " préserver ce patrimoine qu'est l'Ucas ". L'idée, explique Camille Seck, c'était de pouvoir remettre en lumière l'Ucas, un orchestre riche de trois générations de musiciens. " C'était vraiment beau.
Les anciens ont témoigné une vraie volonté de transmettre le flambeau à la jeunesse, de les soutenir, parce qu'ils ont compris que l'Ucas, ce n'est pas une question de personne, mais un collectif qui doit continuer d'exister, de former de jeunes talents pour continuer de représenter l'Ucas. Ils sont tous prêts à se retirer et à laisser la place aux jeunes quand ils seront opérationnels ", fait-elle savoir.
Pour ce grand retour, convaincre les musiciens n'a pas été aussi difficile. " Ils n'attendaient que ça ", admet Camille Seck. D'ailleurs, précise-t-elle, inviter l'Ucas à venir jouer sur la scène de l'Institut est une logique, une continuité du projet sur lequel ils ont travaillé toute une année. Sans compter que le dernier concert de l'orchestre à l'Institut français remonte à 2012. C'était lors d'un hommage rendu par le journaliste Florent Mazzoleni au patrimoine musical du Sénégal.
Ce festival avait alors réuni, rappelle Camille Seck, l'Orchestra Baobab, Touré Kunda et d'autres groupes. " Ils avaient envie de retrouver la scène parce qu'à un moment, ils étaient tous à Sédhiou, chacun dans sa réalité. Il n'était donc pas facile de leur trouver un créneau pour se produire. Aujourd'hui, ils sont tous très contents de ce retour et que les jeunes puissent le faire ", reconnaît Camille Seck qui considère ce grand retour comme une transmission. " Pour eux, c'est un grand concert qui permet de passer le flambeau et de montrer que l'Ucas existe encore, mais aussi de présenter les nouveaux visages du groupe ", indique-t-elle.
Groupe mythique
Ce soir donc, l'Ucas revient sur le devant de la scène pour un concert haut en couleur, et proposera certains de ses tubes qui ont traversé les générations. " Ils joueront une partie de leur répertoire, mais aussi les créations qu'ils ont faites avec les jeunes ces dernières années. D'ailleurs, avec le travail qu'on a fait avec eux. Guiss Guiss bou bess a des perspectives de production avec un label en France l'année prochaine ", annonce Camille Seck.
Une aubaine pour les nostalgiques qui espèrent, depuis des années, ce retour de leurs idoles. Ils n'osaient plus en rêver ; même si, précise Youssouf Diatta, Directeur du Centre culturel régional de Sédhiou, le groupe continue de se produire toujours un peu partout dans la région et a même assuré dernièrement un concert de haute facture lors de la résidence " Sunu Talents " avec le Goethe Institut au Centre culturel. Ce concert, fait-il savoir, est largement attendu par toute la communauté musicale, à la fois les artistes et le public, qui n'a pu assister à un concert de cette envergure depuis très longtemps.
Le souvenir du mythique groupe, malgré ses fortunes diverses, reste fortement ancré dans les esprits et ce samedi les fans ne manqueront pas de danser sur l'un de leurs morceaux fétiches. Pour nombre d'entre eux, ce sera une belle occasion de se rappeler de leur adolescence bercée par les sonorités de l'Ucas Band ; l'un des plus anciens orchestres en Afrique de l'Ouest encore en activité qui a vu naître des artistes comme feu Balla Sidibé d'Orchestra Baobab et a influencé des groupes mythiques comme les Touré Kunda.
