Tunisie: Les enseignants remplaçants en grève contre leurs conditions de travail précaires

En Tunisie, le ton se durcit dans le secteur de l'éducation. Près de 4 000 enseignants remplaçants dans le primaire sont en grève depuis la rentrée à cause d'un retard dans le paiement de leurs salaires et une absence de perspectives de recrutement. Une journée de protestation est prévue le 1er novembre, mais différents mouvements de protestation mobilisent déjà le secteur depuis une semaine.

À Ben Arous, en banlieue sud de Tunis, Emna Mekaoui 42 ans, est enseignante de français. En grève depuis la rentrée scolaire avec certains collègues, elle est en colère : " J'ai travaillé huit ans sur des remplacements. Sauf que cette année, le ministre a changé d'avis. Il veut nous donner des contrats de quatre ans et après, ce seront des stages ou bien le recrutement. Personnellement, j'ai 42 ans, donc est-ce que j'ai le temps ? "

Emna aurait dû être embauchée, selon un accord signé en 2020 avec un autre gouvernement qui avait déjà mené à bien la titularisation de 80 % de ses collègues ces deux dernières années. Mais le ministre de l'Éducation actuel, Fethi Sellaouti, a déclaré que le contexte économique du pays ne permet plus cette formule et que la situation de ces enseignants ne sera régularisée que dans quatre ans.

Lamia Belhadj, une autre enseignante qui coordonne le mouvement de grève à Ben Arous, exerce dans des conditions précaires. " J'ai travaillé dans plusieurs régions de la Tunisie dans des écoles où il faut parfois faire des kilomètres à pied, car les routes ne sont pas utilisables pour les transports en commun. En général, on nous paye nos salaires avec 8 à 9 mois de retard ", témoigne-t-elle.

Vendredi 28 octobre, le président Kaïs Saïed a appelé le ministre de l'Éducation à résoudre la crise au plus vite. Le mouvement de grève a mené, dans certaines régions de Tunisie, à la fermeture de certaines écoles, faute de professeurs. Conséquence, des dizaines de milliers d'élèves sont non scolarisés.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.