Madagascar: INCITATION AUX INVESTISSEMENTS - L'État met le paquet

En clôture du forum national des investissements, à Ivato, le président de la République a énuméré un certain nombre de mesures incitatives. L'objectif est d'encourager les investissements privés dans les secteurs stratégiques du PEM.

Travaillons ensemble. Bâtissons l'avenir ensemble, pour transformer Madagascar". Voilà l'appel lancé par Andry Rajoelina, président de la République, en clôture du forum national des investissements, au Centre de conférences international (CCI), d'Ivato, samedi. Un appel adressé aux acteurs privés. Pour les convaincre d'adhérer au challenge étatique, le locataire d'Iavoloha a mis en avant des mesures incitatives portant, notamment, sur des exonérations fiscales.

Cet appel, le chef de l'État l'a adressé à l'ensemble du secteur privé, "que vous soyez des opérateurs économiques, capitaines d'industrie ou jeunes entrepreneurs (... )". Se référant à l'adage malgache qui peut être traduit par, "Seul, on ne peut bâtir une maison", il ajoute, "l'implication du secteur privé est la cheville ouvrière de ce défi que nous allons mener, bâtir et construire ensemble (... ) vous êtes plus que jamais associés à la construction de cette grande maison qui s'appelle Madagascar". Pour rassurer les acteurs privés, il souligne, "l'État est là pour vous accompagner".

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Le forum des investissements à Ivato a eu pour principal objectif de séduire les investisseurs nationaux, d'abord, et les convaincre de soutenir la concrétisation des "grands projets", dans les secteurs stratégiques du Plan émergence de Madagascar (PEM). L'idée phare du PEM, soulignée durant le forum des investissements à Ivato est, qu'outre l'industrie proprement dit, il y a l'ambition de porter à un niveau industriel les secteurs transversaux et stratégiques que sont le tourisme et l'agriculture.

Des secteurs porteurs avec la formation technique et professionnelle en back-up pour renforcer la compétence et technicité du capital humain, ainsi que l'énergie, les infrastructures de liaisons et de transport en soutien. Parmi les mesures incitatives énumérées par le président de la République, il y a des mesures administratives qui tablent sur "la transparence". C'est par exemple le cas de la mise à disposition des investisseurs d'une liste de zones d'investissement dans divers secteurs, avec les conditions requises et les garanties étatiques.

Pour l'industrie et l'agriculture, il y a, par exemple, les zones d'émergence industrielle et les zones d'émergence agricole. Le chef de l'État parle aussi la mise à disposition de réserves foncières pour les investisseurs dans le domaine du tourisme. Le constat émis durant le forum d'Ivato est que l'insécurité foncière décourage les grands investisseurs, notamment, dans l'hôtellerie de luxe. Un point qui a attiré l'attention d'une grande partie de l'assistance dans le discours présidentiel, samedi, sont les exonérations de taxe.

Exonération totale

Ces exonérations seraient déjà inscrites dans le projet de loi de finances 2023, puisque le président indique que leur effectivité dépend du feu vert du Parlement. Pour le tourisme, par exemple, l'importation de bateaux de croisières, catamarans et montgolfières sera exemptée de droits et taxes, puisque l'ambition étatique est de faire de Madagascar "une destination incontournable des touristes qui cherchent l'authenticité". La Grande île compte, néanmoins, diversifier ses offres touristiques et propose l'exonération fiscale pour les investisseurs qui veulent ouvrir des parcs animaliers et importer "des animaux d'attraction".

Pareillement pour l'importation d'équipements nécessaires à la mise en place de parcs aquatiques. Dans l'agriculture, l'exonération totale de droits et taxes pour l'acquisition des petits matériels agricoles est annoncée par le chef de l'État. L'exonération concerne aussi les semences, engrais et intrants agricoles, dont l'élevage et la pêche. L'industrie agricole sera également encouragée par des exemptions fiscales dans l'acquisition des matériaux y afférent. "Une exonération totale", est prévue pour l'importation des équipements nécessaires à la mise en place d'unités industrielles dans le cadre du projet "One district, one factory" (ODOF).

L'industrialisation de Madagascar fait, toutefois, face à une grande problématique, celle de l'énergie. Le black-out qui a touché plusieurs secteurs d'Antananarivo et ses environs, samedi, en plein forum des investissements en est une image. Pour solutionner cette faille, l'État mise sur la transition énergétique. L'opérationnalisation des centrales hydrauliques en cours de construction ou à construire devrait permettre d'atteindre une autosuffisance en électricité à l'horizon 2028.

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