Sénégal: Démocratie, Etat de droit - La réplique du ministère de la Justice aux allégations de la Sg d'Amnesty international

31 Octobre 2022

Après la sortie de Agnès Callamard, Secrétaire générale d'Amnesty international, faisant état de " 13 manifestants tués en mars dernier par des forces de l'ordre " et d'une " fréquence d'interdictions de marches au Sénégal ", la réplique est venue, dimanche, du ministre de la Justice. Dans une note vigoureuse, le département dirigé par le Pr. Ismaïla Madior Fall a mis en garde l'actrice de la société civile.

" Le gouvernement condamne fermement l'accusation grave et non prouvée selon laquelle 13 des 14 personnes, tuées lors des manifestations de mars 2021, l'ont été par les forces de l'ordre et se réserve le droit d'user des voies appropriées pour le rétablissement de la vérité. Nous invitons l'Ong Amnesty international à faire preuve de rigueur dans sa méthodologie de travail et de s'abstenir de faire des jugements de valeur susceptibles de semer la confusion dans l'esprit du public et de l'opinion publique internationale ", indique le ministère de la Justice.

Il est également indiqué dans la note Mme d'Agnès Callamard " a allégué de l'interdiction fréquente et problématique de manifestations au Sénégal, ainsi que de leur traitement par la justice ". Mais, les services d'Ismaila Madior Fall rappellent que " fidèle aux idéaux des droits de l'homme et ayant à l'esprit que le respect des libertés de réunion et de manifestation constitue un des piliers fondamentaux d'une société démocratique, notre pays a toujours été attaché à leur exercice effectif ".

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Toutefois, cet exercice doit s'effectuer dans le respect strict des lois et règlements en vigueur.

" Ce qui peut justifier une intervention légale et légitime de l'Etat dans certaines circonstances telles que la nécessité de prévenir les risques de troubles à l'ordre public. Le Sénégal n'a jamais manqué au respect de ces principes comme le démontrent les statistiques relatives à l'exercice des libertés publiques des quatre dernières années avec les pourcentages d'interdiction de manifestation sur la voie publique et de réunions publiques. Ainsi, sur 4828 déclarations reçues, 108 sont interdites, soit, 2,24% en 2018 ; sur 5535 déclarations, 75 sont interdites, soit 1,36% en 2019 ; sur 2516 déclarations, seules 79 sont interdites, soit 4,33% en 2020 dont la hausse était liée aux mesures restrictives, prises par l'autorité dans le cadre de la proclamation de l'état d'urgence le 30 mars 2020 dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, telles que l'interdiction des réunions et des rassemblements dans certains lieux publics jusqu'au 05 janvier 2021. Une nette tendance baissière a été retrouvée au cours de l'année 2021 avec 45 interdictions, soit 1,95% sur les 6256 déclarations reçues ", lit-on dans ce texte.

Le ministère de la Justice souligne enfin qu'"il est important de relever que les mesures d'interdiction ont toujours été fondées sur des motifs valables tels que : la nécessité de prévenir les risques de troubles à l'ordre public ; la nécessité de garantir la libre circulation des personnes et des biens sur les axes routiers stratégiques ; l'exigence de garantir la sécurité des personnes et des biens ".

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