Congo-Brazzaville: Prisons congolaises - La FBCP préoccupée par l'augmentation des détenus

La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) dénonce le nombre élevé des prisonniers et des détenus préventifs à travers le pays, malgré les instructions du chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ainsi que sa volonté réitérée d'une justice distributive.

" En dépit de la volonté exprimée à l'issue de la rentrée judiciaire pour les magistrats, la situation demeure comme autre fois, voire pire qu'avant ", a souligné la FBCP dans un communiqué du 31 octobre. Elle a pris l'exemple de la prison centrale de Makala qui, construite avant l'indépendance avec une capacité d'accueil de 1 500 personnes, en héberge aujourd'hui 10 398 dont 2 601 seulement sont condamnés. " Ceci est vraiment inacceptable et à condamner avec la dernière énergie ", selon cette organisation. Elle indique, par ailleurs, que l'Etat ne dispose pas de moyens suffisants pour assurer la prise en charge alimentaire et sanitaire de ces prisonniers et détenus préventifs.

Face à cette réalité, cette organisation rappelle que toutes ses démarches menées auprès de la ministre en charge de la Justice et Garde des sceaux pour obtenir son implication afin d'aboutir au désengorgement des prisons sont restées sans suite. Elle réitère, par ailleurs, son appel en direction des autorités politico-administratives et judiciaires pour le dépeuplement des prisons afin d' éviter le pire qui pinte à l'horizon.

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Des prisonniers militaires à la prison de Makala

La FBCP regrette également que la prison centrale de Makala, une prison civile, héberge des prisonniers militaires dont l'effectif dépasserait un bataillon, parmi lesquels six généraux. Pour elle, dans ces conditions, le risque d'une évasion collective n'est pas à exclure.

Elle en appelle ainsi au chef de l'état en vue d'user de toutes les prérogatives lui reconnues par la Constitution, en qualité de magistrat suprême, pour le bon déroulement de la justice. Cette organisation sollicite, par ailleurs, de la communauté internationale, d'exiger, à travers le Conseil de sécurité des Nations unies, des sanctions à l'encontre de la République démocratique du Congo pour non-assistance à personne en danger. Elle motive sa recommandation par les articles 12 et 16 de la Constitution qui stipulent que la personne humaine est sacrée et que tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont également une protection. L'organisation note également que toute personne a droit à la vie et à la protection de son intégrité physique ainsi qu'au libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de l'ordre public, du droit et des bonnes mœurs.

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