Booster l'opérationnalité des langues africaines en tant qu'instruments de rapprochement des peuples, de résolution des crises et de culture de la paix. C'est l'objectif du Salon international des langues africaines (Silang), dont la 5ème édition s'est déroulée, les 04, 05 et 06 octobre derniers, à l'Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan-Cocody.
Avec pour thème " Les langues africaines, contribution à la cohésion sociale et à la culture de la paix ", Silang 2022 a permis, à plusieurs experts, de divers domaines du savoir, d'exhorter la jeunesse à s'intéresser aux langues maternelles et à leurs différentes cultures d'origine et même, pourquoi pas, apprendre d'autres langues. Pour les experts, l'instruction dans la langue maternelle comporte toute une panoplie d'avantages. Outre le fait que les enfants apprennent mieux et plus vite, les langues maternelles permettent également d'augmenter l'accès à la scolarisation, tout en réduisant le taux de redoublement et de décrochage scolaire, et aussi, favorisent " le vivre ensemble ", cher au président ivoirien, Alassane Ouattara.
Pour cette 5ème édition du Silang, la cérémonie inaugurale du 04 octobre dernier, a été l'occasion de démontrer que les langues africaines, du fait de leur parenté génétique et de leurs fonctions culturelles et identitaires, sont des atouts dans le processus de réconciliation nationale et de culture de la paix dans les états africains. De l'avis, invariablement, des experts, l'utilisation des langues parlées par les populations et la prise en compte des valeurs du contexte et des pratiques socioculturelles, dans les discours et adresses, pourraient favoriser le rétablissement de l'entente et le renforcement des liens entre les communautés.
Et cela, Armel Akonda Bokpe, commissaire général du Silang, l'a si bien traduit dans son adresse. "L'objectif principal de cette édition est de booster l'originalité des langues africaines en tant qu'instrument de rapprochement des peuples, de résolutions des crises et de culture de la paix".
Le livre et le Slam au rendez-vous
Ponctuée par plusieurs activités, le salon a été également l'occasion, pour l'écrivaine Léontine Syrah Séhoué, de présenter et dédicacer, via un Café littéraire, son roman " Et les bêtes sauvages votèrent, et les morts aussi... "
Prolixe pour avoir publié, entre autres œuvres " Comme ça tu t'en es allée " ; " destins de femmes " (Tome 1), l'auteure, dans son dernier roman en date, décrit avec beaucoup d'humour et de dérision, un pays suspendu entre ciel et terre, dont les noms des dirigeants sont inspirés d'œuvres de célèbres auteurs africains. Et ce pays, en de nombreux points et descriptions, ressemble, à s'y méprendre, à bien des contrées africaines... Un chef-d'œuvre préfacée par le Pr Sidibé Valy, anciennement Directeur de l'Ecole normale supérieure d'Abidjan ; par ailleurs membre de l'Ascad (Académie des sciences des arts, des cultures d'Afrique et des Diasporas Africaines).
Spécialiste en Sciences de l'éducation et diplômée en Ingénierie pédagogique et de la formation continue, Léontine Séhoué, dans le cadre de cette dédicace, était entourée de plusieurs personnalités dont Pr Sidibé Valy, Dr Assi, Philosophe, Laurentine Aguié-Koffi, membre de la Société civile ; Dr Lang Fafa Dampha, Secrétaire exécutif de l'Académie Africaine des Langues (Acalan); Konaté Kassoum, Président de la Fondation paix et unité en Afrique.Un concours de slam, en langues africaines, et un dessin animé, en langue tagbana étaient également au menu.
