Congo-Brazzaville: Budget général - Le cap des dix milliards de dollars franchi

Les recettes sont passées de 7 à 14 milliards de dollars américains en l'espace de deux ans. Un record jusque-là inégalé, selon plusieurs sources indépendantes. En outre, pour réussir sa politique, le gouvernement entend relever la pression fiscale vers le niveau de 17 % en moyenne de l'Afrique subsaharienne. Des missions de contrôle de gestion sont annoncées dans les prochains mois.

Le dépôt d'un projet de budget est toujours une occasion de lancer un débat général sur les politiques publiques en République démocratique du Congo. En cette fin d'année, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a marqué les esprits en déposant son projet de loi de finances 2023 dans le délai constitutionnel.

Sur la question du record réalisé dans la mobilisation des recettes publiques, il a expliqué qu'elle est la résultante du " sérieux " imprimé dans la maîtrise des finances publiques et dans la lutte contre le coulage des recettes. C'était une occasion propice pour lui de saluer le rôle important des organes de contrôle comme l'Inspection générale des finances, la Cenaref, la Cour des comptes ainsi que les régies financières et autres services d'assiette.

Pour financer ses politiques, le gouvernement va mettre l'accent sur la promotion de la culture fiscale, la poursuite de la mise en œuvre de la réforme fiscale et douanière déjà amorcée, la digitalisation des administrations financières ainsi que les missions de contrôle de gestion. Pour ces dernières en particulier, l'objectif poursuivi sera de relever la pression fiscale vers le niveau de 17,6 % en moyenne de l'Afrique subsaharienne. Toutefois, l'année 2023 s'annonce aussi difficile que 2022. Les agrégats budgétaires du projet de budget de 2023 reflètent une vision claire du gouvernement de la République. On s'attend, par exemple, à un accroissement de 37 % des recettes entre les deux exercices.

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Quant aux dépenses, le taux d'augmentation des crédits alloués aux investissements devrait se situer autour de 45 %. On note également une augmentation de l'ordre de 37 % de la part des investissements dans le budget général et une réduction du train de vie des institutions de 30 %. Sur ce dernier point, la primature a annoncé un effet net de régression de 14 % des frais de fonctionnement des institutions et même une révision à la hausse des parts des crédits alloués aux secteurs porteurs de croissance, notamment l'agriculture (110 %), la pêche et l'élevage (205 %), sans oublier les secteurs sociaux dont la santé (62 %), la culture (38 %) et l'éducation (39 %). Des efforts sont fournis pour aligner le budget aux engagements internationaux, précisément une allocation de 10 % au secteur de l'agriculture. Par ailleurs, une attention particulière est accordée au Plan national stratégique de développement et au Programme local des145 territoires.

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