Congo-Kinshasa: Les populations de Rutshuru face aux risques des mines antipersonnel

Des éléments de Fardc en patrouille non loin de la RTNC,
2 Novembre 2022

De violents combats entre les forces armées de la RDC et les rebelles du M23 se poursuivent dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC.

Une partie de la population est restée dans les zones déjà conquises par les rebelles. Cependant, au cours des combats, de nombreux engins explosifs ont été abandonnés par les forces congolaises.

Les rebelles ont aussi largué des engins explosifs et qui n'ont pas explosé. Et c'est un danger qui inquiète la population.

Des populations confrontées à de sérieux dangers

Depuis plusieurs jours, les habitants du territoire de Rutshuru, dans les zones occupées par les rebelles, découvrent des engins explosifs sur leurs parcelles.

C'est le cas de Marie Sengiyumva. Elle vit actuellement sous une bombe tombée et restée bloquée sur le toit de sa maison.

"C'est une bombe qui est tombée au moment où les forces congolaises partaient d'ici. Je ne sais pas si la bombe a été tirée par les rebelles ou l'armée. La bombe est tombée du côté de ma chambre. J'ai eu de la chance qu'elle reste sur le toit, mais il y avait des flammes. Pour l'instant, la bombe est là-haut. Je n'ai personne pour m'aider à l'enlever. Je ne sais pas si elle a explosé ou non", a déclaré Marie Sengiyumva.

Les chefs de village restés dans les zones occupées par les rebelles tentent de collecter certains engins et de les apporter à la base de la MONUSCO à Kiwanja.

Cependant, ils ne sont ni formés, ni équipés pour ce genre de travail. L'un d'eux, qui a requis l'anonymat, explique que certains engins ont été collectés par des jeunes alliés aux groupes Maï-Maï.

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"J'étais chez moi et certains habitants sont venus me contacter pour dire qu'il y a des effets militaires dans leurs parcelles et dans les champs. Nous les avons collectés et apportés à la MONUSCO. Mais il y a encore beaucoup d'autres objets militaires dans les champs. Nous avons même trouvé des jeunes Maï-Maï qui avaient récupéré certains des engins. Mais il y en a encore dans les champs. Nous avons besoin de personnes qui savent comment faire ce travail pour venir nous aider à les sortir de là, car cela pourrait mettre en danger la vie des gens", a réclamé un chef du village.

La société civile en action

La Synergie pour la lutte anti-mines, une organisation locale spécialisée dans la documentation et la prévention contre les effets des mines et des munitions de guerre, utilise ses points focaux à Rutshuru pour diffuser le message de prévention.

Mais en ce moment, il est difficile d'intervenir pour le déminage parce que la zone est encore en guerre.

"Il y a des restes d'explosifs de guerre, plusieurs mines ont été découvertes dans plusieurs coins et d'autres ont touché des maisons. C'est un danger. Dans le cadre de la protection des civils, nous faisons la sensibilisation sur les risques liés aux mines et on apprend aux gens comment se comporter face aux engins explosifs", a expliqué Katsongo Elysée, point focal de cette synergie.

Les civils sont toujours menacés dans les zones où les combats opposent les forces armées de la RDC aux rebelles du M23. Plusieurs organisations humanitaires ont déjà quitté la zone.

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