L’édition 2022 du Forum pour l’investissement en Afrique, initié par la Banque Africaine de Développement (Bad) a ouvert ses portes, ce mercredi 2 novembre 2022, à Abidjan, en présence de plusieurs chefs d’Etats dont ceux du Ghana, Nana Akufo-Addo, de l’Éthiopie, Sahle-Work Zewde et du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa. Comme constaté sur place.
Représentant le Président de la République de Côte d’ivoire à la cérémonie d’ouverture, le Vice-Président Tiémoko Meyliet Koné a relevé dans son adresse « le contexte mondial particulièrement difficile » dans lequel se tient cette édition de l’Aif 2022.
« A peine sortis des difficultés économiques liées à la Covid-19, les pays africains sont à nouveau soumis à des chocs extérieurs induits par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avec de lourdes conséquences économiques, financières et sociales », a dit le Vice- président ivoirien. Pour lui, il est donc « nécessaire de renforcer la résilience économique de nos pays, notamment aux chocs extérieurs, et d’assurer notre souveraineté économique et alimentaire ».
Ainsi, le thème de cette troisième édition du Forum pour l’Investissement en Afrique, à savoir « Renforcer la résilience économique grâce à des investissements durables », s’inscrit dans cette logique.
« Après les deux premières éditions qui ont permis d’identifier un portefeuille de transactions évaluées respectivement à 46.9 milliards de dollars US et 67.7 milliards de dollars US, nous espérons franchir la barre de 100 milliards de dollars lors de cette troisième édition », a-t-il souhaité tout en espérant que « les nombreuses opportunités d’investissements et les transactions qui seront négociées durant ce Forum contribueront au développement de notre continent ».
Kaba Nialé, la ministre ivoirienne du plan et du développement a pour sa part exprimé la gratitude du Gouvernement à M. Adesina Akinwumi, Président et à la haute direction de la Bad pour le choix de la Côte d’Ivoire pour abriter cette importante rencontre. Elle a surtout exhorté les investisseurs, les sponsors et les porteurs de projets, et les responsables gouvernementaux qui vont œuvrer pendant ces 3 jours du forum, à faire preuve d’audace dans la conclusion des transactions financières, et faire de l’édition d’Abidjan de l’Aif un plein succès.
Elle a été suivie dans cet élan par le Président de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Adesina, initiateur de ce rendez-vous qui a soutenu que depuis le début du forum pour l’Investissement en Afrique en 2018, ce sont 110 milliards Usd d’investissements qui ont été mobilisés pour l’Afrique.
Il a par la suite énuméré certaines raisons pour lesquelles il est important pour le secteur privé d’investir en Afrique.
« D'ici 2050, l'Afrique représentera plus d'un quart de la population mondiale. L'Afrique dispose des plus grandes sources d'énergie renouvelable au monde. L'Afrique possède 65 % des terres arables non cultivées encore disponibles pour nourrir le monde. L'avenir des voitures électriques dans le monde dépend de l'Afrique, car elle possède les plus grandes sources de cobalt au monde, avec des sources massives de lithium au Zimbabwe, en Namibie, au Ghana, au Mali et en République démocratique du Congo. La zone de libre-échange continentale africaine est la plus grande zone de libre-échange au monde, reliant des économies d'une valeur de 3 300 milliards de dollars », a-t-il affirmé. Avant d’appeler les investisseurs à comprendre que « L'Afrique ne peut donc pas être ignorée ».
Ce forum a pour objectifs de réduire les coûts d'intermédiation et d'accroître les engagements actifs et productifs entre les gouvernements africains et le secteur privé. L’Aif offre également aux investisseurs un accès à une plateforme structurée proposant des transactions bancables et sans risque. Lancé pour la première fois en 2018, Aif, premier marché d'investissement en Afrique, a réussi à attirer des intérêts d'investissement pour 52 transactions d'une valeur de 40,1 milliards de dollars, provenant de 25 pays. L’édition d’Abidjan s’achève le 4 novembre prochain.