Afrique du Nord: Clôture des travaux de la 31e session du Sommet arabe à Alger - Saïed appelle les dirigeants arabes à surmonter les divisions

Drapeaux des différents pays devant prendre part au sommet araba prévu les 1er et 2 novembre 2022 à Alger
3 Novembre 2022

Le discours prononcé par le Président de la République, Kaïs Saïed, à l'ouverture des travaux a dressé les contours de l'avenir de la nation arabe pour l'étape à venir et qui devrait trancher avec un passé tumultueux et marqué par les conflits et les divisions pour passer à l'action et la collaboration, rassembler les rangs et unifier les positions sur les questions prioritaires devant converger vers la prospérité des peuples arabes et apporter les solutions concrètes aux jeunes.

Les travaux de la 31e session du Sommet arabe qui se sont déroulés au Centre international des conférences (CIC) à Alger ont été clôturés hier sur un ton déterminé des chefs d'Etat de hisser la coopération interarabe au niveau des exigences de l'heure et d'imprimer un nouveau départ à l'action arabe commune au sein de laquelle la centralité de la cause palestinienne a été réaffirmée. Le sommet a été sanctionné par la "Déclaration d'Alger", qui a restitué les principales décisions sur les questions brûlantes évoquées lors des travaux.

Ce sommet, qui se tient dans une conjoncture régionale et internationale exceptionnelle d'une extrême complexité, marquée par la montée des tensions et des crises, en particulier dans notre monde arabe, qui jamais dans son histoire contemporaine n'a connu de périodes aussi difficiles et suscité autant d'inquiétude que celle que nous vivons aujourd'hui, a été une plateforme pour un débat riche, franc et ouvert entre les présidents, souverains et chefs de gouvernement arabes.

Les travaux du Sommet qui se sont déroulés en présence de plusieurs invités d'honneur, à leur tête le secrétaire général des Nations unies, M. Antonio Guterres, le président en exercice de l'Union africaine (UA), M. Macky Sall, et le président en exercice du Mouvement des non-alignés, M. Ilham Aliyev, ont permis d'évoquer les moyens à même de rassembler et raffermir les rangs, la définition des priorités et des domaines d'action commune à impact positif immédiat et perceptible pour les peuples arabes.

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Le discours prononcé par le président de la République, Kaïs Saïed, à l'ouverture des travaux a dressé les contours de l'avenir de la nation arabe pour l'étape à venir et qui devrait trancher avec un passé tumultueux et marqué par les conflits et les divisions pour passer à l'action et la collaboration, rassembler les rangs et unifier les positions sur les questions prioritaires devant converger vers la prospérité des peuples arabes et apporter les solutions concrètes aux jeunes.

En effet, dans une déclaration aux représentants de la presse tunisienne au Sommet arabe, le Chef de l'Etat a affirmé qu'il existe des approches différentes et novatrices pour venir à bout des questions conflictuelles toujours en cours, exprimant son vœu de voir les dirigeants arabes surmonter ces divisions pour atteindre un minimum d'homogénéité.

Le Président de la République a indiqué hier matin, avant la tenue de la session consultative à huis clos de la 31e session ordinaire du Sommet arabe, que les questions soulevées doivent être discutées objectivement à la lumière de ce nouvel ordre mondial qui commence à se dessiner, d'autant plus que la mondialisation se retourne contre elle-même et cherche des solutions dans la partie sud du globe, soulignant que ces réponses doivent être des solutions humaines et concerner les gens en prenant en compte les buts et principes consacrés dans la Charte des Nations unies.

Il a souligné qu'il est devenu nécessaire pour les dirigeants arabes de s'entendre sur une position commune et de ne pas en rester au niveau des réactions, "mais passer à l'action et adopter de nouveaux mécanismes et visions complètement différents de ceux dont l'histoire a démontré l'inefficacité", a-t-il souligné.

Il a noté que le Sommet arabe, en tant que rendez-vous arabe de haut niveau, était l'occasion de soulever un certain nombre de questions, mais qu'une action arabe commune doit être élaborée à partir de ce rassemblement, et de tourner la page des perpétuelles réactions à la suite d'événements ou de changements qui s'opèrent, comme cela s'est produit dans le passé, à l'instar des sommets arabes tenus en Algérie après la guerre de 1973 ou en Tunisie en 1979, alors qu'il s'agit aujourd'hui de rechercher les raisons qui nous ont conduits à cet état de dispersion et de désunion. " Nous recherchons à réunifier les rangs et à dépasser les raisons qui ont conduit à la division ", a ajouté Saïed.

A cet effet, il a indiqué qu'il vaut mieux " traiter les causes que les effets. Il suffit de regarder l'histoire de la Ligue des États arabes, pourquoi elle a été créée. Il existe de nombreuses institutions qui ont été créées dans le cadre de la Ligue après sa fondation en 1945 et qu'il est temps de s'interroger si elles ont joué le rôle qui leur a été dévolu"

"Tout le monde sait que les objectifs, les rêves et les grands espoirs qui existaient du temps de la fondation de la Ligue arabe et après l'indépendance des pays arabes, en dépit des crises, seul un petit nombre d'entre eux a été atteint, alors que nous pouvons accomplir beaucoup de choses, mais en groupe et non individuellement", a-t-il expliqué.

Concernant les questions de fond soulevées lors du Sommet, le Président de la République a souligné que celle qui demeurera la principale est la question du peuple palestinien et du droit des Palestiniens à leur terre.

Pour parvenir à régler toutes ces questions, " nous avons besoin d'une nouvelle approche. Aujourd'hui, le monde entier a changé et nous sommes entrés dans une nouvelle étape de l'histoire complètement différente des étapes précédentes. S'il y a un certain nombre de problèmes au niveau mondial, leur résolution ne peut se faire au détriment de la région arabe ou des pays de l'hémisphère Sud ".

Il a ajouté, dans ce contexte, qu'il y a des problèmes liés à la pauvreté, à la misère, aux équilibres financiers et aux conditions qui sont imposées à certains pays s'ils agissent individuellement, "ce qui nous oblige en tant que pays arabes à aller ensemble unis et à résoudre nos problèmes en fonction des capacités dont nous disposons ", a-t-il conclu.

Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, invité d'honneur du Sommet, a souligné le rôle de la Ligue arabe dans la promotion de la paix et du développement durable dans le monde.

Sont également intervenus lors de ce Sommet, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, président en exercice du Mouvement des non-alignés, le président sénégalais, président en exercice de l'Union africaine (UA), Macky Sall, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou El Gheit.

A la clôture des travaux, lecture a été faite de la " Déclaration d'Alger ". Cette motion a rendu hommage aux "efforts arabes déployés pour l'unification des rangs palestiniens" et salué "la signature par les frères palestiniens de l'accord d'Alger issue de la conférence d'unification des rangs pour l'unité nationale palestinienne, tenue à Alger du 11 au 13 octobre 2022".

Elle a, à cet égard, affirmé l'adoption et le soutien à "l'approche de l'Etat de Palestine pour qu'il obtienne la qualité de membre à part entière aux Nations unies", appelant les pays n'ayant pas encore reconnu l'Etat de Palestine à le faire.

Les Etats arabes ont, par ailleurs, souligné "leur attachement à l'Initiative arabe de paix de 2002, avec tous ses éléments et priorités, et leur engagement vis-à-vis d'une paix juste et globale en tant qu'option stratégique pour mettre fin à l'occupation israélienne de toutes les terres arabes, y compris le Golan syrien, les fermes de Chebaa et les collines libanaises de Kafr Shuba, et résoudre le conflit arabo-israélien sur la base du principe de la terre en échange de la paix, du droit international et des résolutions pertinentes de la légalité internationale".

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