" Visons plus de 100 milliards de dollars en intérêt d'investissement ! " - le président ivoirien Alassane Ouattara
03-nov-2022
Les leaders africains ont brossé mercredi les immenses opportunités du continent et invité les investisseurs du monde entier à saisir ces opportunités d'investissement.
S'exprimant lors des Market Days de l'Africa Investment Forum 2022 qui se tiennent à Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, les leaders se sont engagés à redoubler d'efforts pour renforcer la résilience économique de leurs pays contre les chocs externes.
L'événement de trois jours a attiré des promoteurs de projets, des investisseurs venus du monde entier et des chefs d'État pour participer à des sessions de boardroom (ou " salles de transaction ") qui devrraient déboucher sur des transactions valant plusieurs milliards de dollars.
Le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a formé le vœu que les Market Days 2022 franchissent le seuil des 100 milliards de dollars en intérêt d'investissement. Le discours du président Ouattara a été prononcé en son nom par le vice-président Tiémoko Meyliet Koné.
Il a reconnu la vague de menaces auxquelles les pays africains ont été confrontés ces dernières années, dont la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et les impacts du changement climatique. Le thème des Market Days 2022, " Construire la résilience économique par des investissements durables ", reflète ces défis.
" Immédiatement après les défis posés par la pandémie, les pays africains sont à nouveau confrontés à des chocs externes en raison de la guerre en Ukraine, avec de lourdes conséquences économiques, financières et sociales ", a déploré M. Ouattara.
La crise actuelle nous rend encore plus vulnérables à l'insécurité alimentaire, a fustigé M. Ouattara : " C'est paradoxal pour un continent qui possède 60 % des terres arables de la planète et une main-d'œuvre abondante et jeune ! "
Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a donné un avant-goût des transactions qui seront proposées au cours des trois prochains jours : " Vous êtes au bon endroit : l'Afrique ! Dans les 72 heures qui viennent, nous aurons sélectionné pour vous, investisseurs, plusieurs projets prêts pour l'investissement. Ceux-ci vont des énergies renouvelables à l'hydroélectricité, en passant par les infrastructures gazières, les chemins de fer, les routes et le transport maritime. "
Parmi les autres secteurs d'investissement prioritaires pour 2022 figurent l'agriculture, la santé, l'exploitation minière, la fabrication d'engrais, les infrastructures portuaires et les transports urbains verts. L'Africa Investment Forum est une initiative de la Banque africaine de développement et de sept partenaires.
Les dirigeants africains présents ont eu l'occasion de faire valoir leurs pays comme des destinations d'investissement. Parmi eux figuraient la présidente de l'Éthiopie, Sahle-Work Zewde ; le président du Ghana, Nana Akufo-Addo ; le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa ; la vice-présidente du Liberia, Jewel Howard Taylor ; le vice-président de la Tanzanie, Philip Mpango ; le Premier ministre du Cabo Verde, José Ulisses Correia e Silva ; et le Premier ministre de la Côte d'Ivoire, Patrick Achi.
Le fil conducteur de leurs interventions est l'existence d'un écart considérable entre la perception des risques liés à l'investissement en Afrique et la réalité.
Le président Mnangagwa a parlé de ce qu'il a qualifié de " situation particulière du Zimbabwe ". " Il y a beaucoup de perceptions erronées sur le Zimbabwe simplement parce que nous avons choisi d'être nous-mêmes ", a-t-il expliqué. Il a assuré les investisseurs en disant : " Pour ceux qui veulent gagner de l'argent, le Zimbabwe est ouvert aux affaires. "
Pour M. Adesina, cette différence de perception ne repose sur rien de tangible. Il a ainsi souligné que les recherches de Moody's Analytics indiquent que l'Afrique a le plus faible taux de défaillance sur les projets d'infrastructure parmi les régions du monde -- 5,5 % -- contre 12,9 % pour l'Amérique latine, 8,8 % pour l'Asie ou encore 5,9 % en Europe de l'Ouest. " L'Afrique n'est pas aussi risquée que vous le pensez, a affirmé M. Adesina. La perception et la réalité sont deux choses différentes. "
Le président Akufo-Addo a estimé que l'avenir de l'Afrique devrait rendre très difficile de négliger ses opportunités. " Il y a certes des problèmes, mais il faut regarder au-delà des défis pour voir ce que l'avenir nous réserve ", a-t-il insisté. Il a souligné que le dividende démographique du continent et l'abondance des terres arables étaient des raisons d'être optimiste.
L'un des thèmes clés de l'Africa Investment Forum est les femmes en tant que championnes de l'investissement, un sujet que la présidente Sahle-Work Zewde a longuement abordé. " Nous devons accélérer l'alphabétisation numérique des femmes de toute urgence étant donné l'énorme potentiel du commerce électronique et de la finance numérique. Sinon, nous risquons de creuser un autre fossé dans la fracture numérique entre les genres ", a-t-elle déclaré.
Les Market Days de l'Africa Investment Forum 2022 comprendront des sessions en boardrooms qui promouvront les secteurs où l'Afrique a un avantage comparatif, tels que les industries créatives, la musique, le cinéma, les textiles et les sports.
Il y aura également des discussions autour d'une série de domaines prometteurs pour l'investissement et le développement. Il s'agit notamment de la sécurité alimentaire, de l'investissement environnemental, social et de gouvernance, et des technologies émergentes telles que l'Internet des objets et la blockchain. Cliquez ici pour consulter l'agenda complet.
Depuis sa création en 2018, la plateforme Africa Investment Forum a généré des intérêts d'investissement de plus de 100 milliards de dollars. L'Africa Investment Forum est une initiative de la Banque africaine de développement, d'Africa 50, d'Africa Finance Corporation, de la Banque africaine d'import-export, de la Banque de développement de l'Afrique australe, de la Banque de commerce et de développement de l'Afrique orientale et australe, de la Banque européenne d'investissement et de la Banque islamique de développement.
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