Burkina Faso: Composition du MPSR - Le Front patriotique veut connaître l'identité des membres

Le mouvement de la société civile qu'est le Front patriotique (FP) a donné de la voix le jeudi 3 novembre 2022 au Centre national de presse Norbert-Zongo. Lors des échanges avec les hommes et femmes de média, le coordonnateur du FP, Germain Bitiou Nama et ses camarades ont exigé que le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) dévoile l'identité des hommes qui le composent, car en dehors du capitaine Ibrahim Traoré, tombeur du lieutenant-colonel Damiba, les autres membres du groupe sont des inconnus au bataillon.

Qui sont ceux qui composent le MPSR que le grand public a connu le 24 janvier 2022 à la faveur d'un coup de force ? Une question que se pose le Front patriotique et bon nombre de Burkinabè. Dans l'espoir d'avoir une réponse, le Front patriotique a exposé sa préoccupation au cours de sa deuxième conférence de presse de l'année. " Si nous nous félicitons de la tenue le 14 octobre 2022 des assises nationales des forces vives plus inclusives, nous notons cependant des menaces graves sur la conduite de la transition politique. Il s'agit de l'absence totale de transparence sur la composition du MPSR ainsi que sur sa nature dans le dispositif institutionnel du Burkina Faso.

En effet, en dehors du président du MPSR, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a remplacé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, l'Etat semble être géré par une organisation secrète, conduite d'acteurs de l'ombre dont le peuple ne connaît absolument rien ! ", a déploré Bitiou Nama, le coordonnateur du Front patriotique. Pour une gestion politique démocratique dans la transparence et dans l'éthique politique, il a donc exigé du MPSR de faire connaître sa composition et ses organes tels que déclinés dans son acte fondamental modifié. Car dit-il : " La République ne saurait être un théâtre d'ombres animé par des acteurs inconnus, invisibles et muets pour le compte d'un peuple qui a pourtant prouvé sa maturité. "

%

Avant de demander une transparence dans la coopération internationale du Burkina avec la France ou la Russie, le Front patriotique " a acheté la bagarre " des politiciens. En effet, il s'est indigné de constater que les hommes politiques aient été écartés dans la composition du gouvernement dont le Premier ministre est Apollinaire Kyélem. " Nous déplorons la volonté manifeste d'ostracisme vis-à-vis des hommes et femmes politiques, des partis et mouvements politiques. Il est pourtant clair que la fédération des intelligences, le dialogue et la concertation politique sont nécessaires pour sortir le Burkina Faso de l'impasse... ", a rappelé le coordonnateur du Front patriotique.

Et une chose est claire à ses yeux, le passage à la 5e République ne saurait se faire avec la mise à l'écart des Burkinabè qui sont engagés en politique et des personnes qui sont critiques vis-à-vis de la Transition. Alors il prévient que les injonctions du genre " tais-toi et va au front... " ne marcheront pas.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.