Le Conseil national de transition, le Parlement provisoire au Tchad, a pris acte ce jeudi 3 novembre du programme politique du Premier ministre, Saleh Kebzabo. Ce dernier a été nommé mi-octobre, après le dialogue national inclusif organisé par le régime qui a pris le pouvoir à la mort d'Idriss Déby Itno en avril 2021. C'est un programme qui a pour objectif de préparer le retour à l'ordre constitutionnel fin 2024.
Il n'y a pas eu de vote. À la fin des débats qui ont duré toute la journée, le président du Conseil national de transition, Haroun Kabadi, a fait une explication de texte de l'article 61 de la charte de transition : " Le Conseil national de transition ne peut que prendre acte du programme politique du Premier ministre. "
Est alors monté un tonnerre d'applaudissements pour valider la politique du gouvernement de Saleh Kebzabo. Un programme composé de cinq axes qui ne sont que les conclusions du dialogue national inclusif, allant des questions de sécurité au retour à l'ordre constitutionnel.
Défense, sécurité, paix, cohésion sociale, réconciliation nationale, organisation d'élections libres, démocratiques et transparentes pour un retour à l'ordre constitutionnel : tous ces sujets figurent sur la feuille de route du Premier ministre.
Saleh Kebzabo veut tendre la main aux non-signataire de l'accord de Doha
" Le gouvernement de transition est une équipe de missions et de défis, et non un gouvernement ordinaire. C'est la raison pour laquelle il nous faudra agir promptement, efficacement et dès aujourd'hui à traduire dans les faits le vaste chantier de la rénovation ", a indiqué Saleh Kebzabo.
Les défis qui s'imposent au Tchad d'aujourd'hui sont la justice sociale et la possibilité pour " ces milliers de Tchadiens qui ne peuvent s'offrir un repas par jour de pouvoir bénéficier de la richesse nationale ", a ajouté le Premier ministre.
Sa mission, dans les semaines à venir, consistera à mettre en place la démobilisation et la réinsertion des mouvements rebelles ayant signé les accords de paix de Doha. Le gouvernement de transition est aussi chargé de préparer le processus électoral. Les non-signataires de l'accord de Doha et les mouvements politiques qui boycottent le processus de transition ne seront pas oubliés, assure le Premier ministre, sans dire comment il compte les persuader.