L'expulsion brutale de nos compatriotes de Guinée Équatoriale nous fend littéralement le cœur...
La dignité de nos sœurs et frères camerounais dans cette expulsion de plus - forcément de trop - de la Guinée Équatoriale voisine doit collectivement provoquer un sursaut d'orgueil et d'exigence dans la gouvernance au Cameroun...
En effet nous ne pouvons plus et même ne devons plus admettre la répétition de ces scènes d'humiliations, notamment de petits pays voisins qui doivent tant à la force de travail et au dynamisme de nombre de nos compatriotes dans nos villages ainsi qu'en Guinée Équatoriale.
Nous passons cette fois-ci volontiers sous silence les causes d'une telle dépréciation de notre pays à l'étranger, pour témoigner toute notre solidarité et affection à tous ces compatriotes.
Courage, " On est ensemble" !!!
Cela étant dit, ce spectacle d'expulsion est terrible pour notre sous-région et aussi à l'international. Car voyager est un droit humain et les autorités de Malabo, pour un pays dont la population a elle-même bénéficié de l'immigration avant son boom pétrolier, doivent garantir un traitement juste, sûr et digne aux frontaliers.
Les organisations de défense des droits de l'homme, telles que CL2P, soutiennent une frontière bien gérée où il existe un processus ordonné et sûr pour les réfugiés et les migrants économiques. Les autorités de Malabo devraient en dire plus sur la manière dont elles vont évoluer vers un système plus juste et plus digne qui protège les familles, les enfants, les adultes et les groupes vulnérables contre tous les préjudices.
A l'inverse, notre sous-région ne doit pas permettre aux politiciens et aux groupes ethno-fascistes d'exploiter la vie des migrants à des fins sordides, enracinant ainsi les discriminations et amplifiant les campagnes de xénophobie qui n'ont pas leur place en Afrique subsaharienne - dans une des sous-régions les plus arriérées politiquement de notre planète et qui a désespérément besoin d'une politique de développement productive.
En effet, nous savons que les actions des politiciens ethnofacistes dans notre sous-région ne sont que les symptômes d'une dynamique beaucoup plus large, plus destructrice, alimentée par ceux qui détiennent le pouvoir, privant de plus en plus de personnes de réelles opportunités. Les gens rampent maintenant dans ce qui était autrefois une situation de classe moyenne prospère pour constater que les moyens de subsistances stables auxquels ils s'attendaient pour eux-mêmes ou pour leurs enfants ont disparu.
Au CL2P/ICL2P, nous sommes bien conscients que cette expulsion est le produit d'un système prédateur que nous ne pouvons pas totalement contrôler. Nous devons le détruire, et cela va demander énormément de courage et de connaissances de la part de ceux qui décident de le perturber. Nous sommes bien au-delà des élites prédatrices, qui ont existé pendant la majeure partie du temps humain. Aujourd'hui, l'un des principaux défis auxquels nous sommes confrontés concerne les formations prédatrices. Il existe également certaines lois et statuts qui facilitent ce comportement prédateur.
Au CL2P, nous nous battons pour faire tomber beaucoup de lois injuste et en faire adopter de nouvelles qui respectent les droits de l'Homme.
Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques ICL2P / CL2P