En Côte d’Ivoire, le Conseil du café et du cacao (Ccc) a fixé au 20 novembre la date limite pour que les acheteurs de cacao comptabilisent le Différentiel de revenu décent, (Drd). Rapporte le site spécialisé en informations agroindustrielles et financières ; commodafrica.com. Cette taxe faut-il le préciser est de 400 par tonne de cacao sur tous les contrats vendus par la Côte d'Ivoire ou le Ghana, rapporte aujourd’hui Reuters de sources confirmées. Cette taxe est supportée par les industriels. Ce qui provoque des grincements de dents chez ces derniers, depuis son instauration.
Les acheteurs de cacao traînent les pieds sur le Lid et les nouveaux différentiels d'origine positifs, affirmant qu'il n'est pas viable de payer autant pour le cacao dans un contexte d'offre excédentaire faisant baisser les prix sur le marché mondial.
Les sources ont indiqué que les acheteurs de cacao et les autres acteurs du secteur étaient également tenus de payer des différentiels « d'origine positifs » d'ici le 20 novembre 2022, toujours selon Reuters.
Les principaux négociants en cacao tels que Cargill, Ecom Trading, Sucden, Cemoi, Barry Callebaut, Olam et Touton auraient tous été informés des nouvelles mesures, ont précisé les informateurs de Reuters. Les représentants du Conseil rencontreraient les multinationales la semaine prochaine pour relayer le même message, ont indiqué les sources.
Des sources à Sucden, Olam, Cemoi et Barry Callebaut ont confirmé que le délai avait été fixé hier (jeudi 03 Novembre 2022) lors d'une réunion à Abidjan avec le Ccc.
Rappelons que les acteurs de l'industrie du cacao ont convenu en juillet de soutenir le Drd dans le cadre d'un accord visant à lutter contre la pauvreté des cacaoculteurs en Côte d'Ivoire et au Ghana. Ce même mois, le Ccc et le Cocobod du Ghana ont augmenté la prime- pays que les chocolatiers et les négociants paient pour leurs fèves de haute qualité : le Ccc a fixé ce différentiel d'origine à zéro pour août contre 125 dollars la tonne en juillet, tandis que Cocobod l'a relevé à 20 dollars la tonne en août contre 50 dollars en juillet.
« Nous avons eu une réunion avec Cargill, Cemoi, Touton, SucDen, Ecom, Barry Callebaut et Olam... et leur avons clairement dit qu'ils avaient jusqu'au 20 novembre pour rendre compte du Lid et du différentiel d'origine de zéro », a déclaré une source du régulateur ivoirien. « Sinon, tous leurs programmes de développement durable seront suspendus ». Rappelons que ces programmes tendent à lutter contre le travail des enfants, à améliorer la qualité des fèves de cacao et à augmenter les revenus des producteurs de cacao.
Une deuxième source du Ccc a confirmé la date limite et a déclaré que les acheteurs ne seraient plus autorisés à accéder aux plantations de cacao pour compter les cabosses - clé pour prédire la taille des rendements des cultures - s'ils ne se conformaient pas.
Dans cette guerre froide entre d’un côté les gros premiers producteurs mondiaux de fèves de cacao et les industriels de l’autre côté ; ceux qui souffrent ce sont les producteurs ivoiriens. Depuis l’ouverture de la campagne principale le 1er Octobre dernier, « le cacao ne s’achète pas dans les zones de production. Même s’il est acheté, ce n’est pas au prix fixé par le gouvernement ivoirien… Les acheteurs disent qu’il n’y a pas d’argent»