Afrique de l'Est: Hautes tensions entre la RDC et le Rwanda - Inquiétudes concernant les violations des droits de l'homme

Le Président de la République, Chef de l’Etat de la République Démocratique du Congo

Kinshasa — La tension monte entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, Kinshasa accusant Kigali d'"ingérence" dans l'est de son territoire national. Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a appelé les jeunes à "s'organiser en groupes de vigilance" face à la rébellion du M23 qui, a-t-il rappelé, bénéficie "du soutien du Rwanda".

Le Rwanda a des "tendances expansionnistes, avec pour principal intérêt l'appropriation de nos minéraux", a-t-il accusé, dans un message à la nation diffusé à la télévision nationale.

Pour ce faire, il cherche à déstabiliser l'est du Congo afin de créer une zone de non-droit pour satisfaire ses appétits criminels", a poursuivi le président de la RDC, regrettant que les différentes initiatives diplomatiques prises pour apaiser les tensions n'aient abouti à "aucun résultat tangible".

L'appel du chef de l'Etat congolais à organiser des "groupes de vigilance" rappelle la dénonciation de Human Rights Watch (HRW) qui, dans l'un de ses rapports, affirme que, dans les combats menés contre le M23, certaines unités de l'armée nationale congolaise ont eu recours à des groupes armés impliqués dans de graves violations des droits de l'homme. Le M23 est un mouvement de guérilla qui avait signé un accord de paix avec le gouvernement de Kinshasa en 2013 (voir Fides 13/12/2013) mais qui a récemment repris les armes. Après plusieurs semaines de calme, la rébellion du M23 est passée à l'offensive depuis le 20 octobre dans le territoire de Rutshuru, où elle a conquis plusieurs localités sur un axe routier stratégique en direction de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

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Entre mai et août 2022, l'armée congolaise a combattu le M23 avec une coalition de milices congolaises et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Dans certains cas, des officiers de l'armée congolaise ont apporté un soutien direct aux groupes armés. "Certaines unités de l'armée congolaise ont de nouveau recours à la pratique sordide consistant à rechercher la coopération de certains groupes armés, souvent responsables de violations flagrantes des droits de l'homme", indique le rapport. "Le gouvernement congolais doit mettre fin à cette collaboration, qui est en fait l'expression de la complicité de l'armée avec les groupes armés et de son implication dans les violences qu'ils commettent. Le gouvernement devrait donc identifier les agents impliqués afin qu'ils puissent être tenus responsables de leur comportement".

En juin, à Nairobi, les États membres de la Communauté d'Afrique de l'Est (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC) ont officiellement annoncé la création d'une force d'intervention pour l'est de la RDC, placée sous le commandement du Kenya.

Outre le millier de soldats promis par le Kenya, la force régionale comprendra également des troupes du Burundi, de l'Ouganda et du Sud-Soudan. Un contingent rwandais sera positionné le long de la frontière avec la RDC mais ne fera pas partie de la force déployée sur le territoire congolais en raison d'un veto de Kinshasa.

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