Congo-Kinshasa: Chefs coutumiers et religieux s'engagent à lutter contre les violences sexuelles

C'est une première en République démocratique du Congo (RDC). Les leaders traditionnels et chefs religieux s'engagent à lutter contre les pratiques, à la base, des violences sexuelles. Ils ont signé un acte d'engagement, vendredi 4 novembre, à Lubumbashi, à l'issue du forum national intitulé " Traditions et religions pour mettre fin aux violences basées sur le genre ".

Le nombre de cas de violences sexuelles reste préoccupant dans le pays. Selon le ministère du Genre, Famille et Enfant, en 2021, 97 375 cas ont été rapportés contre 70 142 cas en 2020, soit une augmentation de plus de 38 %.

Plus de deux cents personnes ont pris part à ces travaux, de deux jours, organisés par le Fonds des Nations unies pour la population, en partenariat avec le gouvernement congolais.

" Nous, chefs coutumiers et leaders religieux, déclarons ce qui suit : abolir tous les us et coutumes négatives, entre autres, le mariage d'enfants. Il en est de même des pratiques religieuses qui ne favorisent pas l'égalité. "

C'est dans une salle de l'hôtel Karavia et devant les autorités du pays que les leaders traditionnels et religieux ont pris cet engagement. Ils reconnaissent que l'insécurité et les conflits armés ne sont pas les seuls facteurs à la base des violences sexuelles. C'est le cas dans la chefferie d'Aliwasa, près de Kisangani, où 70 % des filles de moins de 15 ans en sont victimes.

%

" Il y a des jeunes qui se constituent par groupes de 8 à 10 personnes sur le sentier qui conduit à la source d'eau et, une fille qui passe par là, est enlevée. Ces jeunes l'amènent en pleine forêt et la violent ", explique Jean Francis Ilinga, chef traditionnel d'Aliwasa.

Pour Abdallah Mangala, représentant de la communauté islamique du Congo, la lutte contre ce fléau exige l'application des textes.

" Il y a des textes de loi qui condamnent la violence envers la femme, mais cette loi n'est pas différente des valeurs et des vertus que défendent les confessions religieuses ", a-t-il souligné.

Diene Keita, sous-secrétaire des Nations unies en charge des violences basées sur le genre, a pour sa part appelé les leaders religieux et traditionnels à respecter leur engagement en vue de construire un monde meilleur.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.