Plusieurs mouvements citoyens au Congo se sont mobilisés le samedi 5 novembre en fin de journée dans la commune de Limete, à Kinshasa. Ils s'insurgent contre la progression des rebelles du M23 - soutenu par le Rwanda, selon le gouvernement et l'ONU - qui ont conquis plusieurs localités dans l'est du pays, dont les villes de Rutshuru et Kiwanja. Les manifestants ont aussi réagi à l'appel à la mobilisation lancée jeudi 3 novembre par Félix Tshisekedi.
Même la pluie n'a pas suffi à décourager ces jeunes activistes réunis aux abords du boulevard Lumumba, dans la commune de Limete. Encerclant le drapeau du pays, ils expriment leur détermination en chanson. " Il y a des gens qui sont massacrés de tous les côtés, la moindre des choses, c'est d'appeler les gens à sortir, à se mobiliser, lance Maud Ekila qui fait partie des organisateurs. Vous savez, psychologiquement, c'est très important que les gens de l'est du pays puissent voir que nous sommes tous sortis dans la rue aujourd'hui à Kinshasa, à Lubumbashi, à Boma, dans toutes les villes du pays, qu'ils sentent que le Congo entier est avec eux. "
Appel à une mobilisation des institutions
Ces manifestants répondent aussi à l'appel lancé par le président de la République qui avait demandé aux jeunes de se mobiliser face au groupe armé M23 et ses alliés. De son côté, Espoir Ngalukiye souhaite que cela soit entendu au-delà des jeunes. " Le président de la République appelle à la mobilisation. Nous, nous sommes déjà mobilisés, mais les institutions ne sont pas encore mobilisées. Nous appelons ces institutions publiques et le président de la République à arrêter de tenir des discours. Il faut passer aux actions ".
En termes d'action, Emmanuel Mabumuta, veut que l'appui à l'armée soit la priorité. " Que l'armée soit outillée, que nos forces armées soient mieux équipées, demande le militant. On a des institutions politiques qui sont budgétivores alors que notre armée ne reçoit que des miettes ".
Avant que la pluie ne les disperse, quelques jeunes s'empressent d'allumer des bougies en signe de solidarité envers les victimes de l'Est, et ils en profitent pour brûler des drapeaux de pays occidentaux accusés d'alimenter les groupes armés par le biais " du commerce illicite " des minerais dits de sang.