Tunisie: Histoire de la francophonie - Un beau périple à préserver...

6 Novembre 2022

La francophonie désigne les pays et les personnes qui utilisent le français pour communiquer.

Apparu vers la fin du XIXe siècle, sous la plume du géographe français Onésime Reclus, le terme acquiert son sens commun lorsque, quelques décennies plus tard, des francophones prennent conscience de l'existence d'un espace linguistique partagé, propice aux échanges et à l'enrichissement mutuel. Des hommes et femmes de lettres seront à l'origine de ce mouvement.

Des écrivains initient le processus, dès 1926, en créant l'Association des écrivains de langue française (Adelf), avant l'apparition des journalistes, regroupés en 1950 au sein de l'Union internationale des journalistes et de la presse de langue française, aujourd'hui Union de la presse francophone.

En 1955, une communauté des radios publiques francophones est lancée avec Radio France, la Radio suisse romande, Radio Canada et la Radio belge francophone. Cette communauté propose souvent des émissions communes diffusées simultanément sur les ondes des radios membres, contribuant ainsi au renforcement du mouvement francophone à travers le monde.

En 1960, la première institution intergouvernementale francophone voit le jour avec la Conférence des ministres de l'Education (Confemen) qui regroupait au départ 15 pays. Elle se réunit tous les deux ans pour tracer les orientations en matière d'éducation et de formation au service du développement.

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Les universitaires s'en mêlent à leur tour en créant, une année plus tard, l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française, qui deviendra, en 1999, l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) l'un des opérateurs spécialisés de la Francophonie.

Le mouvement s'élargit aux parlementaires qui lancent leur association internationale en 1967, devenue l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) en 1997, qui représente, selon la Charte de la Francophonie, l'Assemblée consultative du dispositif institutionnel francophone.

Coopération francophone

Les pères fondateurs de la francophonie ne sont autres que l'ancien Président tunisien, Habib Bourguiba, et ses homologues sénégalais, Léopold Sédar Senghor et nigérien, Hamani Diori, ainsi que le Prince Norodom Sihanouk du Cambodge. Ces hommes ont mis à profit le français au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue des civilisations.

Un processus qui a débouché sur la signature à Niamey, le 20 mars 1970, par les représentants de 21 Etats et gouvernements, de la Convention portant création de l'Agence de coopération culturelle et technique (Acct) : une organisation intergouvernementale fondée autour du partage d'une langue commune, le français. Cette institution est chargée de promouvoir et de diffuser les cultures de ses membres et d'intensifier la coopération culturelle et technique entre eux. Le projet francophone a, sans cesse, évolué depuis la création de l'Acct devenue, en 1998, l'Agence intergouvernementale de la Francophonie et, en 2005, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

La culture et l'éducation, axes majeurs de la coopération entre pays francophones

Partenaire depuis le début des années 1970 du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco) de Ougadougou (Burkina Faso), l'Agence crée en 1988 son Fonds Images qui aura aidé, à ce jour, à la réalisation de milliers d'œuvres de cinéma et de télévision.

En 1986, est inauguré le premier des Centres de lecture et d'animation culturelle (Clac) qui offrent aux populations des zones rurales et des quartiers défavorisés un accès aux livres et à la culture. On en dénombre aujourd'hui plus de 300, répartis dans une vingtaine de pays.

En 1993, le premier Masa, Marché des arts du spectacle africain, est organisé à Abidjan (Côte d'Ivoire). Parallèlement, un programme d'appui à la circulation des artistes et de leurs œuvres, dédié aux créations d'arts vivants et visuels, est lancé.

En 2001, l'Agence crée un nouveau prix littéraire, le Prix des cinq continents de la Francophonie, qui consacre chaque année un roman de langue française. De grands noms de la littérature francophone s'engagent à ses côtés : Jean-Marie Gustave Le Clésio, René de Obaldia, Vénus Khoury Ghatta, Lionel Trouillot font notamment partie du Jury.

Dans les années 1970 et 1980, les réseaux francophones s'organisent. Un Conseil international des radios télévisions d'expression française (Cirtef) est créé en 1978. Composé de 44 chaînes de radiodiffusion et de télévision utilisant entièrement ou partiellement la langue française, il développe la coopération entre elles par l'échange d'émissions, la coproduction et la formation des professionnels.

En 1979, à l'initiative de Jacques Chirac, maire de Paris, les maires des capitales et métropoles partiellement ou entièrement francophones créent leur réseau : l'Association internationale des maires francophones (Aimf) qui deviendra, en 1995, un opérateur de la Francophonie.

Naissance de la chaîne TV5

En 1984, la chaîne de télévision francophone TV5 naît de l'alliance de cinq chaînes de télévision publiques: TF1, Antenne 2 et FR3 pour la France, la Rtbf pour la Communauté française de Belgique et la TSR pour la Suisse, rejointes en 1986 par le Consortium de Télévisions publiques Québec Canada. TV5 Afrique et TV5 Amérique Latine voient le jour en 1992, suivies par TV5 Asie en 1996, puis de TV5 Etats-Unis et TV5 Moyen-Orient en 1998. La chaîne, dénommée TV5 Monde depuis 2001, compte aujourd'hui 7 chaînes de télévision et TV5 Québec-Canada. Reçue dans plus de 300 millions de foyers de par le monde, elle constitue le principal vecteur de la Francophonie : la langue française, dans la diversité de ses expressions et des cultures qu'elle porte.

En déclin au profit de l'anglais ces dernières années, la langue française a besoin de redorer son blason en misant sur une nouvelle politique privilégiant un vrai partenariat réaliste, gagnant-gagnant, entre la France et ses partenaires.

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