Madagascar: Atsimo Andrefana - " Le déblocage des projets en suspens s'impose ", selon Patrick Istasse

Ce ne sont pas les projets de développement qui manquent dans la région Atsimo Andrefana. Mais la question qui se pose est de savoir si sur le terrain, ils sont réalisés. Patrick Istasse, un opérateur économique opérant dans cette région estime qu'il est temps de débloquer les projets et les investissements en suspens.

En juin 2021 un colloque régional sur le développement du Grand Sud avait été organisé sous l'égide de la Présidence de la République à Toliara. Plus d'un an après cette assise qui a vu la participation des autorités nationales et régionales, des acteurs économiques et de la société civile le bilan n'est pas tellement reluisant en ce qui concerne la réalisation des projets et investissements annoncés.

Renverser la tendance

Pour ne citer, entre autres, que le projet de construction du pipeline pour le transport de l'eau de la rivière EFAHO (Tolagnaro) vers Amboasary et Ambovombe, l'installation de plusieurs forages, la mise en place d'usine ensachage d'eau, la reprise de la construction du pipeline Mandrare-Sampona, le renforcement du pipeline Ampotaka-Tsihombe, l'instauration du projet Mahavelo - système d'eau à usage multiple avec un système de pompage solaire, la mise en place du projet Mahamamy par l'utilisation d'unité de désalinisation... Si certains projets amorcent un début timide, d'autres ne sont que dans une phase d'étude. Pour Patrick Istasse, opérateur économique et membre du Collectif des Notables de Toliara, il n'est plus que jamais temps de débuter les projets annoncés mais également de débloquer les projets et investissements en suspens. Il estime que c'est le seul moyen de renverser la tendance actuelle caractérisée par une pauvreté généralisée dans l'Atsimo Andrefana, une région qui dispose pourtant d'énormes potentialités.

%

Aberrant

Pour mesurer cette pauvreté généralisée, Patrick Istasse fait référence à la surpopulation de cyclo pousses dans la ville de Toliara. " Cette triste réalité témoigne du fait qu'il n'y a que très peu d'alternatives d'emplois dans cette région ", explique-t-il. Le métier de tireurs de cyclo pousse devient ainsi la solution la plus facile pour pallier au manque d'emplois provoqué par la disparition des industries à Toliara. " Il n'y a plus de sociétés industrielles qui embauchent " , constate Patrick Istasse qui trouve par ailleurs aberrant que l'énorme potentialité minière de la région Atsimo Andrefana reste encore et toujours sous-exploitée. " Les mines sont une opportunité de développement sur le court terme ", soutient-il, en prenant l'exemple de Base Toliara. Un projet déjà " bien calé " selon ses propres termes. Les études réalisées durant une vingtaine d'années ont permis d'identifier et d'évaluer les risques éventuels que pourrait présenter le projet et les moyens de les éviter et de rétablir la situation notamment dans le domaine environnemental. Patrick Istasse estime en tout cas qu'il est dans l'intérêt de tout le monde de lever la suspension des activités de Base Toliara à travers un schéma gagnant à la fois pour l'Etat que pour les investisseurs, mais également et surtout pour la population.

Création d'emplois

Plus particulièrement pour les jeunes de la région dont la plupart sont en quête d'emplois dignes. Justement, la réouverture de Base Toliara constitue une opportunité de création d'emplois. " Rien que les chantiers permettront d'embaucher de la main d'œuvre locale à travers les constructions de routes, de ponts et surtout du terminal portuaire ". Le nombre d'emplois directs et indirects à créer est estimé à plusieurs milliers. En tout cas, pour Patrick Istasse les jeunes de l'Atsimo Andrefana sont disposés à répondre aux demandes. " Base Toliara est un projet à long terme et on aura le temps de bien former les jeunes issus de l'université de Toliara ", défend Patrick Istasse en martelant qu'il est impérieux de débloquer la situation. Et ce, à travers un climat d'investissements attractif et garantissant la sécurité des investisseurs. Pour l'intérêt de tous.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.