Congo-Brazzaville: Danse - La compagnie Mboloh à l'espace culturel Yaro

Basée entre la France (La Rochelles) et le Gabon (Libreville), la compagnie Mboloh est montée le 4 novembre sur la scène de l'espace culturel Yaro, à Pointe-Noire, pour présenter son spectacle de danse contemporaine, un diptyque chorégraphique sous la direction du chorégraphe gabonais Peter Nkoghé, qui réunit quatre nationalités.

La prestation la compagnie Mboloh entre dans le cadre d'une tournée-rencontre initiée par l'Institut français du Gabon qui l'a conduite d'abord à Abidjan, puis en Côte-d'Ivoire et au Niger et enfin au Congo. Le spectacle est une création trans-culturelle de Peter Nkonghé, directeur artistique de cette compagnie. Il est constitué de deux volets présentés par ce dernier avec trois autres danseurs et chorégraphes de nationalités différentes. Il s'agit de la Française Alima Rolland, de l'Ivoirien Jean Luc Okou et du Camerounais Cara Serayet. Les chorégraphies sont accompagnées des musiques originales combinant sons africains, urbains et autres, avec Olivier Crochet à la régie.

Le premier volet du spectacle, intitulé "Ce que tu vois n'est pas ce que tu crois" , porte sur l'acceptation des différences. Sur le fond de scène sombre s'affiche la phrase : "Accepter sa différence, c'est aimer celle des autres". Puis une voix s'élève dans le public, un homme marche, monte sur la scène où il achève son discours. L'homme, c'est Peter Nkoghé. C'est ainsi que commence ce volet du spectacle. En solo, énergétique et expressif, à travers des mouvements d'abord lents puis saccadés, l'artiste, jouant tantôt avec des sacs, tantôt avec une table, appelle à l'acceptation des autres avec leurs différences, à vaincre les malentendus. Comme au début du spectacle, avant la fin du volet, un autre message s'affiche sur le fond de scène : "Au fond, nous sommes tous des malentendants, malvoyants... C'est difficile d'apprendre à voir et à écouter". Et sur la table installée sur scène, l'artiste dévoile un dernier message: " Accès interdit à toute personne étrangère". " Ce que tu vois n'est pas ce que tu crois " est inspiré d'une nouvelle de Sylvie Germain "Le chineur de merveilles", a confié le chorégraphe. Inspiration qui a donné ce spectacle impressionnant.

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Le second volet du spectacle, le trio "C'est en marche" avec Alima Rolland, Jean Luc Okou et Cara Serayet. Sur scène, les trois artistes, avec des mouvements bien exécutés, bien synchronisés et harmonisés, évoquent les maux qui minent les sociétés, appelent à y resister et interpellent à réfléchir sur les questions urgentes afin de trouver des solutions pour mieux avancer. Les corps des artistes s'entremêlent, se séparent, se rencontrent, se tordent... Les gestes sont bien calculés et bien exécutés. Dynamisme, vigueur, complicité et émotions se mêlent pour transporter dans l'univers de ce beau spectacle le public qui, au terme des deux volets, a exprimé sa satisfaction par des ovations prolongées.

Notons que ce spectacle est le résultat d'un travail qui a nécessité deux ans de réflexion, de recherches et plusieurs résidences. Au cours des échanges intervenus au terme de ce diptyque, Peter Nkoghé a insisté sur l'urgence à agir face aux crises qui paralysent la société et à trouver des solutions. Le chorégraphe a appelé "à résister face aux maux qui minent le monde, aux discriminations et jugements par rapport à la couleur de la peau ou à la classe sociale et autres".

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