" Il a été constaté depuis un certain temps des attaques répétées, non fondees et inacceptables dirigées contre les forces de défense et de sécurité. Les dernières en date qui portent manifestement atteinte à l'autorité de ces institutions républicaines visent des officiers généraux dans le but évident les délégitimer et de fragiliser la cohésion et la discipline collective indispensables au bon fonctionnement et à l 'efficacité de ces corps habillés de l 'Etat ", lit-on dans un communiqué du Procureur de la République.
Ces actes qui distillent par ailleurs, selon le magistrat, " un doute pernicieux, sapent le moral des troupes et désignent les forces de sécurité comme des cibles majeures à l'attention de tous ceux qui souhaitent s'en prendre à l'autorité de I'État constituent des menaces pour l'ordre public et sont susceptibles de caractériser des atteintes à la défense nationale outre la diffusion de fausses nouvelles et la divulgation de secrets défense ".
C'est pour ces raisons que le Procureur de la République affirme avoir " demandé au commissaire chargé de la Sureté Urbaine, dans le respect des exigences de la liberté de presse et des instruments internationaux garantissant les libertés fondamentales, d'ouvrir immédiatement une enquête sur ces faits constatés et de me rendre compte de l'évolution de la procédure, laquelle enquête devant être conduite avec toute la rigueur nécessaire, au vu de la gravité des faits ".
APRÈS 48 HEURES DE GARDE À VUE DU JOURNALISTE PAPE ALÉ NIANG
Les options qui s'offrent au Procureur
Le Procureur de la République va décider, aujourd'hui, du sort réservé au journaliste Pape Alé Niang qui boucle 48 heures de garde à vue. Il peut soit prolonger la durée initiale de la garde à vue ou ordonner son déferrement, ou sa libération.
Le journaliste Pape Alé Niang boucle, aujourd'hui, 48 heures de garde à vue. À l'issue de cette durée initiale, le Procureur de la République peut également décider de la prolongation de la garde à vue de 48 heures pour nécessité d'enquête, soit 96 heures au total. À la fin de la garde à vue, il pourrait être libéré avec un classement sans suite du dossier ou déféré devant le Procureur de la République. Ce dernier aura alors deux options : libérer notre confrère ou le placer sous mandat de dépôt.
Si l'affaire nécessite l'ouverture d'une information judiciaire, le parquet peut, à travers un réquisitoire introductif, saisir le Président du Tribunal de grande instance de Dakar qui, à son tour, désigne un juge instructeur. Ce dernier peut, à son tour, classer le dossier sans suite ou bien inculper et placer sous contrôle judiciaire le journaliste, soit l'inculper et l'envoyer en prison.
Accusé d'appel à la subversion, de recel et de divulgation de documents administratifs estampillés secret-défense et de propagation de fausses nouvelles, Pape Alé Niang, Directeur du site d'information privé Dakar Matin, est en garde à vue à la Sûreté urbaine depuis dimanche dernier. Ce, suite à son live sur Facebook, jeudi dernier, déclarant avoir détenu " un rapport ultra confidentiel " de la Gendarmerie dans l'affaire Sweet Beauty.
Me Ciré Clédor Ly, un de ses avocats, dénonce " une tentative de musellement " de son client, " une montagne d'hérésies, des intimidations et une tentative de museler la presse ". L'arrestation de Pape Alé Niang a fait réagir beaucoup d'associations de presse, dont la Coordination des associations de presse (Cap), le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (Synpics), etc., qui réclament sa libération.
