Congo-Kinshasa: Lithium - Débat autour du site où installer la chaîne des valeurs

8 Novembre 2022

La ministre d'Etat chargée du Portefeuille, Adèle Kahinda Mahina, a reçu, hier lundi 7 novembre dans son cabinet de travail, les focus des députés nationaux originaires des provinces du Haut Lomami et du Tanganyika. Ces élus étaient venus voir la ministre d'Etat dans le but d'avoir la lumière nécessaire en rapport avec l'exploitation du lithium, ce minerai stratégique qui servira à la fabrication des batteries électriques dans un futur proche, selon la vision du gouvernement.

Le ministre des Mines honoraire, Martin Kabwelulu, actuellement député national, qui a pris la parole en premier, en sa qualité de porte-parole de ces deux focus des élus, a commencé par situer géographiquement les espaces où le lithium a été découvert - à savoir dans les territoires de Moba, Manono, Nyunzu, Kongolo, Mitwaba et Bukama - avant de dévoiler la raison de leur déplacement vers la

ministre d'Etat en charge du Portefeuille. C'est l'annonce faite par le gouvernement, par le biais du ministre de l'Industrie, en rapport avec l'exploitation du lithium à Manono, dans la province du Tanganyika, et la fabrication des batteries électriques, dont l'usine devrait être installée à Sakania, dans la province du Haut Katanga, qui a justifié leur déplacement vers la ministre Adèle Kahinda.

Pour l'orateur, les populations des deux provinces précitées, lesquelles regorgent de gros des gisements de lithium, expriment leur désapprobation quant à l'option gouvernementale d'implanter l'usine de fabrication à Sakania alors que le minerai est exploité à plus de 900 kilomètres de là ! Autrement dit, les ressortissants des provinces du Haut Lomami et du Tanganyika ne comprennent pas les raisons qui justifieraient l'implantaine lointaine de l'usine des lieux

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d'exploitation. Pour eux, la chaîne des valeurs devrait logiquement être installée, soit dans la province du Tanganyika, soit dans celle du Haut Lomami. Mais la placer à Sakania, à quelque 900 kilomètres des gisements, est un non sens. D'où ils ont été mandatés, en tant que leurs représentants, pour chercher la lumière nécessaire sur la question auprès de la source autorisée qu'est la ministre en charge du Portefeuille.

En plus, les interlocuteurs d'Adèle Kahinda voulaient obtenir son éclairage sur le dossiers des sociétés qui auraient des permis d'exploitation mais qui peinent à demarrer le travail, cas d'AVZ qui aurait des litiges avec COMINIERE, une entreprise du Portefeuille de l'Etat.

Réagissant aux préoccupations des élus du Tanganyika et du Haut Lomami, la ministre du Portefeuille a fourni des éléments d'éclairage nécessaires. D'abord, rien n'est encore décidé en ce qui concerne l'implantation de l'usine de fabrication des batteries; surtout que celle-ci ne pourrait intervenir qu'après la phase d'exploitation qui n'a pas encore démarré.

De toutes les façons, leur-t-elle a promis, elle compte en parler avec son collègue qui exerce la tutelle sur la question. Et la question fera l'objet de concertation au plus haut niveau. Donc, il n'y a rien à craindre à cette étape. Les doléances des populations, on en tiendra compte.

Concernant les conflits ou litiges avec AVZ, la ministre a expliqué à ses interlocuteurs qu'après examen du dossier, on s'est rendu compte que cette société n'a pas d'expertise en la matière. Donc, il n'est pas indiqué d'accorder un marché qui exige l'expertise nécessaire à une société qui n'a pas d'expérience. Le gouvernement veille donc sur le dossier.

Après ces exploitations, plusieurs députés ont pris la parole pour démontrer qu'il est préférable de décentraliser l'industrialisation du pays en vue de promouvoir un développement intégral. Car, la logique de limiter le pays à quelques pouls économiques, on en avait trois jusque-là, a montré ses limitées.

Dans le cadre de la diversification de l'économie nationale, il est important d'impulser des projets de création des richesses partout à travers la République.

Finalement, les deux parties se sont séparées sur une note de satisfaction, en promettant de maintenir le contact en vue d'un aboutissement heureux du dossier.

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