Depuis les années 2000, beaucoup d'anciens chefs rebelles et leurs combattants ont été promus dans l'armée et la police, en RDC. Certains sont même aux commandes des grandes unités et ont accédé aux plus hautes fonctions militaires. Ce mardi après-midi, alors que le gouvernement doit poursuivre des négociations avec des dizaines de groupes armés actifs dans l'est, l'Assemblée a adopté une résolution imposant des limites au gouvernement dans les négociations.
Le sujet a été ajouté à l'ordre du jour à la dernière minute. La majorité des députés présents, après débat, a adopté la résolution.
L'Assemblée explique vouloir prémunir les forces de sécurité de l'infiltration et autres conséquences découlant des processus répétés de mixage et brassage des groupes armés. Le texte désigne d'abord le Mouvement du 23-Mars (M23), comme un " mouvement terroriste " soutenu en RDC par le Rwanda.
Ses combattants et ceux d'autres groupes armés ne pourront pas intégrer les forces armées, la police et de tout autre service de sécurité. Des députés ont pris la parole pour fustiger ce moratoire qui entrave selon eux certaines négociations en cours entre les autorités et les groupes armés.
Mais pour le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso, cette résolution ne ferme pas la porte aux négociations politiques, elle détermine simplement les limites. Plusieurs acteurs de la société civile ont salué cette position, mais plaident pour qu'elle soit étendue au refus d'accorder l'amnistie et l'abandon des poursuites.
Des résolutions qui ne peuvent tenir que si l'armée prend le dessus sur les groupes armés dans l'est du pays, a indiqué un député de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale.