Pour une grande première, la journée mondiale des orthoprothésistes est célébrée à Madagascar. Les techniciens ont soulevé les problèmes de la fabrication des appareillages à cette occasion.
Mano mène une vie difficile. Ce quadragénaire a perdu l'usage normal de ses membres inférieurs après avoir été affecté par la poliomyélite dans son enfance. Pour se déplacer, il s'appuie à un bâton qu'il ramasse ici et là, ce qui fait qu'il trimbale difficilement ses pieds. Les orthèses lui sont inaccessibles. Les personnes vivant avec un handicap physique qui se déplacent sans prothèse ou orthèse, ou avec un appareil-lage médical qui ne procure pas de confort sont nombreuses à Madagascar. Ces appareillages médicaux peuvent coûter jusqu'à 1,3 million ariary si le moins cher est de 1 500 ariary. " La plupart des matériaux utilisés pour la fabrication des prothèses et des orthèses sont importés. C'est la raison pour laquelle les appareillages coûtent très chers ", indique Ando Andriamifidison, président de l'association des Techniciens Orthoprothésistes de Madagascar (Atom), samedi, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des orthoprothésistes à l'Institut de formation inter-régional des paramédicaux à Befelatànana.
Les personnes qui vivent avec des incapacités physi-ques sont estimées à huit cent quatre vingt seize mille, à Madagascar, selon l'Orga-nisation mondiale de la Santé (OMS).
En sous-effectifs
Aussi bien les centres d'appareillage que les techniciens orthoprothésistes sont en sous-effectifs et ne couvrent pas toutes les demandes. Il n'existe que six centres d'appareillage et cent trente cinq orthoprothésistes dans tout Madagascar. Le plus grand se trouve à Anta-nanarivo, et les autres sont, à Ambatolampy, Vakina-karatra, Toliary, Antsiranana et à Mahajanga. Devant l'affluence des demandes et malgré l'inaccessibilité des matériaux, les orthoprothésistes essaient tant bien que mal de fabriquer certains appareillages médicaux, avec le moyen du bord, que parfois, le produit fini ne répond pas vraiment aux attentes et ne corrige pas réellement la fonction déficiente, chez la personne avec des incapa-cités physiques. Certains centres dans les régions n'arriveraient pas à fabriquer l'appareillage demandé à cause de l'indisponibilité des matériaux. Ce qui fait que les bénéficiaires doivent se déplacer jusque dans la capitale pour en avoir. " L'État doit réduire, voire supprimer la taxe douanière sur les équipements et les matériaux utilisés pour la fabrication des prothèses et des orthèses pour qu'ils soient accessibles à tous", réclame l'Atom.
