Afrique: Défense des diasporas et optimisation de leur contribution - Rachida Kaaout entre deux fronts

Mme Rachida Kaaout Présidente du Haut Commissariat des diasporas africaines de France
9 Novembre 2022

Défendre les diasporas africaines de France et optimiser leur contribution au développement de leurs pays. C'est le cheval de bataille de Rachida Kaaout.

L'élue franco-marocaine et initiatrice du Haut-Commissariat aux diasporas africaines plonge ainsi quotidiennement dans la chose politique.

En plus de réunir et de défendre les diasporas africaines de France, elle accompagne ces dernières dans la concrétisation de leurs projets. Le but visé est de leur permettre ainsi de participer au développement de leurs pays d'origine.

« J'avais monté une association qui s'appelle au fil de l'eau et qui vise à accompagner les jeunes pour qu'ils puissent concrétiser leurs projets », nous confie-t-elle en marge de la 14ème édition du Forum MeDays tenue à Tanger (Maroc).

Pour elle, dans la politique on se rend compte que tous les jours ce sont des combats, ce sont des propositions pour faire avancer les choses.

C'est arrivé le jour où c'est la République en Marche d'Emmanuel Macron qui est venu la chercher et lui a proposé d'être tête de liste dans la ville où elle résidait.

Son entrée sur la scène politique s'explique, quelque part, par ces rencontres avec les diasporas africaines qui, tous les jours, sont sur le terrain. « Elles font des choses fabuleuses mais qui ne trouvaient pas en fait d'échos en face », révèle-t-elle.

Ce qui était ponctué de revendications tellement importantes traduisant un besoin d'actions venant des pouvoirs publics pour que les choses changent.

La bonne dame œuvre pour que cette jeunesse puisse trouver sa place en France et au final qu'on arrête d'instrumentaliser ces diasporas pour des fins politiques.

C'est dans cette dynamique qu'est né le Haut conseil des diasporas africaines de France parce que, selon Rachida Kaaout, « il y a eu cet envie de s'unir, au-delà de nos diversités, nos différences de couleur de peau, nos différences religieuses ».

Avant d'affirmer : « Je suis aujourd'hui particulièrement fière de vous annoncer que nous abordons un nouveau monde avec du positivisme et puis, des actions concrètes que nous proposons à nos gouvernants, à nos pays d'origine que nous souhaitons accompagner pour le développement ».

Mettre en lumière les compétences africaines de France

A l'en croire, le Haut-commissariat des diasporas africaines de France met en lumière les compétences issues de nos quartiers, de nos banlieues, les jeunes générations qui ont étudié en France et qui ont un savoir-faire.

Des compétences qui sont, sans doute, nécessaires à leurs pays d'origine pour pouvoir faire avancer les choses que cela soit sur le volet social, politique, économique ou encore écologique.

Tout cela, explique-t-elle, c'est un peu le rôle du Haut-commissariat c'est-à-dire, les accompagner, être le facilitateur, le trait d'union qui va permettre aux jeunes générations qui vivent en France de pouvoir aller dans leurs pays d'origine qu'elles ne connaissent pas parfois et contribuer au développement.

En ce sens, elle indique qu'ils ont mis en place, au sein du Haut-commissariat des diasporas africaines de France, une commission qui reçoit tous les jeunes porteurs de projets, des entrepreneurs.

« Ils viennent nous présenter leurs projets, communiquer les grandes lignes et nous leur apportons un accompagnement avec des aînés qui ont l'expérience dans différents domaines », confie Rachida Kaaout. Et d'insister : « Nous avons mis en place un système d'accompagnement qui est aujourd'hui très efficace et sur lequel s'appuient toutes nos jeunes générations pour concrétiser leurs projets. Ça va de l'élaboration d'un business plan à la recherche de financement ».

L'inquiétante montée en puissance du racisme

La montée en puissance du racisme en France est une des questions majeures qui préoccupe le Haut-commissariat des diasporas africaines. « En Europe, en France, c'est vraiment pitoyable de voir que le racisme gangrène notre société », se désole Mme Kaaout.

Par conséquent, elle est d'avis qu'il faut taper sur la table pour montrer que : « il est venu le temps où nous allons transformer cette force qui est l'immigration en force positive ». Car, soutient-elle, les diasporas sont un atout pour la France et pour l'Europe.

Pour ce faire, elle tend les mains à ces diasporas en les sensibilisant sur l'importance du droit de vote pour faire changer les choses.

A son avis, il s'agit du droit de vote des étrangers lors des prochaines élections municipales que plusieurs présidents avaient déjà proposé mais ça n'a jamais abouti.

« Retournons à la table des discussions ! Voyons comment nous pouvons avancer parce que c'est un message fort d'espoir que nous envoyons également à ces populations issues de l'immigration car la France est plurielle de toute cette multitude de couleurs, de compétences et que chacun peut contribuer à la vie de la cité, à la réussite de la France et cela rapprochera les liens », souligne Rachida Kaaout.

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