À la gendarmerie de Keitaya, un quartier de la commune urbaine de Dubréka, les visites aux prisonniers sont conditionnées. 10.000 francs guinéens, c'est le montant à payer pour avoir accès à eux. Cette surprenante réalité a été constatée par l'un de nos reporters.

Dans l'après-midi du mercredi 02 novembre 2022, le journaliste en question est passé dans les locaux de ladite gendarmerie. C'était pour brancher son téléphone. Juste après, il a pris place à côté de quelques agents qui étaient assis sous un arbre à l'entrée.

Entre temps, une jeune fille s'est pointée. Elle venait pour rendre visite à son frère emprisonné dans cette gendarmerie. L'agent qui lui répond dit: " La visite se paie. C'est à 10.000 francs guinéens ". Il l'a fait sachant pourtant que le journaliste l'observait. Mais cela ne semblait pas l'inquiéter.

L'adolescente a accompli la condition exigée et le même agent l'a accompagnée dans la salle d'attente. Elle s'est entretenue par la suite avec son frère. A sa sortie, notre journaliste l'a abordée. C'était pour en savoir un peu sur le jeune auquel elle venait de rendre visite. En réponse, elle a laissé entendre : Mon frère a été arrêté dans la nuit du 1er novembre 2022. C'est au carrefour de la cimenterie que les agents l'ont trouvé. Il était en train de s'acheter à manger quand il a été embarqué et conduit ici ".

Cette surprenante scène qui s'est déroulée à la gendarmerie de Keitaya, met en évidence les pratiques animales auxquelles s'adonnent parfois les services de sécurité du pays.