Congo-Kinshasa: L'engouement des jeunes à rejoindre l'armée

Soixante-quatre soldats des FARDC suivent cette formation militaire intensive d’un mois dispensée par 21 instructeurs guatémaltèques
9 Novembre 2022

L'appel de Félix Tshisekedi aux jeunes à se mobiliser pour vaincre la rébellion du M23 trouve un écho favorable auprès des concernés dans le Nord-Kivu.

Plus de trois mille jeunes filles et garçons ont rejoint l'armée depuis samedi (05.11), selon le porte-parole de la 34ème région militaire. Défendre son pays contre les agresseurs est la seule motivation de Faida Monga, prête à rejoindre l'armée.

"J'ai choisi de rejoindre l'armée aujourd'hui parce que je vois que les agresseurs se jouent de nous depuis longtemps dans notre pays. Nous (les femmes) pouvons aussi faire tout le travail, ici nous nous donnons à la défense de notre pays", dit la jeune fille de 19 ans.

Améliorer les conditions de vie des FARDC

En dépit de l'engouement observé dans les centres de recrutement militaire de Goma, Josué Wallay, activiste de Lucha estime que "tant que nous verrons les familles des militaires traverser des épreuves, il sera impossible pour les jeunes d'envier le service militaire."

Pour l'activiste, le gouvernement ne doit pas oublier d'améliorer les conditions sociales de ceux qui choisissent de servir sous le drapeau. "Aujourd'hui, il est d'abord important que nous nous unissions derrière les FARDC pour protéger le pays de cette agression, mais Félix-Antoine Tshisekedi doit améliorer les conditions de vie de nos militaires."

Des craintes d'organisations criminelles

L'appel à la mobilisation des jeunes en vue d'intégrer les rangs de l'armée et à former également des groupes de vigilance, suscite, cependant, quelques inquiétudes chez certains Congolais.

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Pour l'analyste politique Hubert Masomeko, "ce message risquerait d'être mal interprété par une catégorie de personnes qui pourraient constituer des groupes de criminels et des associations de criminels, et qui porteraient atteinte aux droits et aux biens de certaines personnes étiquetées comme celles qui soutiennent le M23", poursuit le jeune analyste.

Celui-ci est convaincu que "la seule solution militaire ne peut pas apporter la paix à long terme. Cette question doit être résolue de manière efficace sur le plan diplomatique et politique. "

Depuis les premières heures de ce mardi 8 novembre 2022, les affrontements ont repris sur plusieurs fronts dans le territoire de Rutshuru. L'aviation congolaise aurait même bombardé certaines positions des rebelles du M23 dans des collines proches de la frontière ougandaise.

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